En 2017, l'admission post-bac (APB) a été très compliquée. En cause : une hausse démographique des étudiants que le système universitaire n'avait pas anticipée. Beaucoup de bacheliers ont passé un été d'angoisse. Le gouvernement, lui, affirme que la situation s'est améliorée en s'appuyant sur la baisse du nombre d'élève sans affectation en cette rentrée. Pourtant, c'est une baisse en trompe-l’œil.
Fin juillet, le ministère de l'Enseignement supérieur affirmait qu'il restait 65 000 bacheliers sans affectation dans une université pour la rentrée. Aujourd'hui, il indique qu'ils sont 6 000 dans ce cas. Cela signifie qu'environ 60 000 personnes sont sorties du système APB en un mois.
Les filières restantes ne font pas rêver
Une grande partie de ces bacheliers a trouvé une place à l'université grâce à la procédure complémentaire mise en place cet été. Or, ces filières ne sont pas vraiment celles qui font rêver. "C'est plutôt les fins de soldes, lance Clément, qui en a fait l'expérience. Pour ce qui est de l'Île-de-France, la grande majorité des places sont des licences de langues." Mais ces langues sont bien "spécifiques", poursuit Clément, qui cite en exemple le malgache et l'arménien.
Le jeune homme aurait bien suivi un cursus en informatique, mais il lui aurait fallu déménager à des kilomètres de la métropole : "En Guadeloupe, en Martinique, à la Réunion où à Tahiti, ça il n'y a aucun problème, il y a de la place pour ça", indique-t-il.
Accepter ou perdre une année
Beaucoup de bacheliers prennent donc, par dépit, une formation sur la procédure complémentaire. C'est le cas de Valentin, qui vient tout juste de s'inscrire à la faculté en éco-gestion même s'il aurait préféré un IUT. "Je vais être obligé de faire une licence en trois ans. La fac, ce n'est pas ce qui m'attirait le plus au niveau du travail. Je préférais être cadré dans un IUT plutôt que d'être quasiment en roue libre dans une fac." Valentin n'est pas vraiment motivé mais, pour lui, c'est le dernier recours.