Véritable argument marketing des montres connectées et autres capteurs d'activité, la mesure de fréquence cardiaque est pourtant d'une qualité très variable selon les produits. Microsoft semble avoir le remède à ce problème. Le constructeur, pourtant absent du marché depuis son Band 2 datant de 2016, a déposé un brevet le 18 juillet qui détaille un concept pour limiter la marge d'erreur. Et selon ce brevet, la solution tiendrait à la présence d'un appareil photo près de la peau. Un texte repéré par nos confrères de WindowsUnited.
Le concept de la photopléthysmographie est le suivant : les leds vertes envoient un faisceau lumineux au travers de la peau. Une partie de cette lumière est absorbée par l'artère. Le reste est renvoyé vers la montre et capturé par les photodiodes situées sur le dos de la toquante. Plus la quantité de lumière récupérée sera faible, plus l'artère sera dilatée. À l'inverse, au moment de la vasoconstriction, beaucoup de lumière est renvoyée vers la montre. Le cardiofréquencemètre enregistre alors le temps écoulé entre chaque battement du cœur, un intervalle nommé R-R dans le jargon médical. Grâce à ces informations vasculaires brutes, un algorithme est alors capable de calculer la fréquence cardiaque de l'utilisateur et de la suivre dans la durée. Une méthode plus ou moins fiable selon les terminaux.
Un capteur avec deux sources
Persuadé d'être sur la bonne voie, Microsoft n'hésite pas à balayer d'un revers de la main l'intégralité des cardiofréquencemètres présents sur le marché et fonctionnant tous grâce à la technique de la photopléthysmographie. Ce système utilise des leds pour mesurer la fréquence cardiaque de l'utilisateur. Le problème, selon Microsoft, est que ces dispositifs ne font que transmettre des données brutes, sans les analyser. “Les capteurs actuels sont monodimensionnels et ne peuvent pas savoir s'ils sont convenablement positionnés sur une artère, explique le brevet. Le système est ainsi incapable d'identifier le bruit causé par un mouvement de l'utilisateur ou l'environnement lui-même. En plus de cela, il n'est pas configuré pour comprendre si la fluctuation qu'il mesure est due au flux sanguin ou à autre chose”. Un problème connu des cardiofréquencemètres, dont celui de l'Apple Watch Series 4 par exemple, donnant des valeurs élevées alors qu'il est positionné à plat sur une table.
Pour pallier cette lacune, Microsoft a un plan. “Le dispositif imaginé comprend un capteur optique multidimensionnel, permettant de générer des images de MxN pixels, où au moins une des deux valeurs (M ou N) est supérieure à 1”, détaille le texte du constructeur. Il s'agit donc d'un capteur photo ce qu'il y a de plus classique utilisant la technique de la pléthysmographie pour créer des images. Le cardiofréquencemètre de Microsoft utilise des leds pour illuminer les tissus sous la peau. La lumière revient et s'imprime sur le capteur.
En partant du principe que le sang absorbe davantage de lumière que le reste des tissus. un DSP prend alors le relais et tranche sur ce qui est un vaisseau sanguin et ce qui ne l'est pas. Le cardiofréquencemètre n'a plus qu'à mesurer la fréquence cardiaque dans les zones identifiées comme pertinentes. Intéressant sur le papier, reste à savoir comment Microsoft compte miniaturiser son dispositif et l'intégrer ergonomiquement dans une montre connectée aux dimensions de plus en plus menues. D'autant plus que le coût d'un cardiofréquencemètre nouvelle génération pourrait exploser.
Source : Microsoft veut améliorer les cardiofréquencemètres des montres connectées