En début d'année, on apprenait que Facebook payait des adolescents pour avoir accès à leurs données. Un petit scandale plus tard, le réseau social revient à la charge avec une recette similaire, mais sans cibler les plus jeunes et avec transparence.
En janvier dernier, le public découvrait une activité de Facebook que la firme n'avait pas jugé bon d'ébruiter. Via une application proposée sur iOS, le réseau social collectait des données très précises sur les habitudes de certains mobinautes en échange de récompenses. Si le principe pouvait encore paraître acceptable, la présence de mineurs au sein du programme faisait grincer bien des dents. Si bien qu'après quelques semaines de mauvaise presse, Facebook annonçait fin février qu'il renonçait à étendre le programme en question à de nouveaux utilisateurs.Cependant, pour le réseau social, il n'a jamais été question de remiser au placard cette forme un peu particulière d'étude de marché. Et cette semaine, Facebook est tout à fait officiellement revenu à la charge. Les troupes de Mark Zuckerberg ont annoncé le lancement de Study from Facebook, un nouveau programme adossé à une application. L'idée est à peu de chose près la même qu'auparavant : l'application collecte des données sur les habitudes de l'utilisateur en échange d'une rémunération. On distingue tout de même deux évolutions plutôt bienvenues. D'une part, les mineurs ne sont plus admis ; d'autre part, la firme ne tente pas, cette fois, de passer sous les radars.
Concrètement, Study from Facebook sera lancé avec une campagne publicitaire incitant les mobinautes à se porter candidats. Les profils jugés pertinents recevront un lien d'invitation leur permettant de télécharger l'application sur le Play Store — pas de version iOS pour le moment. Une fois l'application installée, ils pourront passer en revue son fonctionnement et accepter d'adhérer effectivement au programme. Facebook le souligne avec insistance : les informations sont bien visibles et tout est fait en totale transparence. Les membres du programme peuvent aussi le quitter à tout moment.
Pour Facebook, l'objectif est essentiellement de comprendre ce qu'apprécient les mobinautes. Pour ce faire, la nouvelle application doit collecter des données concernant les applications installées, le temps passé sur chacune et éventuellement les fonctions utilisées. Study from Facebook collecte en outre des données concernant le pays, l'appareil et le type de connexion. Le réseau social tient à rassurer : aucun identifiant personnel n'est transmis avec ces données, pas plus qu'un quelconque mot de passe ou des données sensibles (photos, messages, etc.). De même, il n'est pas question de revendre les données collectées à des tiers ou de les utiliser pour du ciblage publicitaire. La firme précise toutefois qu'elle recoupe avec les données qui sont déjà à sa disposition, comme l'âge, le sexe et les habitudes sur Facebook de l'utilisateur.
Officiellement, Study from Facebook doit aider le réseau social à “concevoir de meilleurs produits”. Cependant, Facebook se contentera dans un premier temps de déterminer les préférences des utilisateurs inscrits aux États-Unis et en Inde. D'autres pays suivront plus tard.
Source : Facebook : une nouvelle appli aspirant les données contre rémunération