Microsoft a en effet révélé en exclusivité à Digital Foundry les premières caractéristiques techniques de sa console surpuissante, qui doit, rappelons-le, atteindre une puissance d'environ 6 Tflops — soit 4,3 fois plus que la Xbox One S (1,4 Tflops) et 43 % de mieux qu'une PS4 Pro (4,2 Tflops), rien que ça.
Toutefois, la Scorpio étant plus pensée comme une évolution de la Xbox One que comme une nouvelle console, elle doit adopter une architecture proche de celle de son aînée. En effet, les jeux conçus pour la One doivent pouvoir tourner parfaitement et sans adaptation particulière sur la Scorpio, et inversement. C'est pourquoi Microsoft a choisi de conserver un CPU AMD Jaguar à 8 cœurs, similaire à celui utilisé dans les Xbox One. Celui-ci est toutefois poussé à 2,3 GHz, contre 1,75 GHz pour celui de la Xbox One — celui de la PS4 Pro, lui aussi basé sur 8 cœurs AMD Jaguar, est cadencé à 2,1 GHz. L'architecture Ryzen, plus récente et plus performante, a donc été mise de côté, ce qui permet toutefois de limiter le coût de la console. Cela n'a pas empêché Microsoft et AMD de procéder à quelques optimisations sur le CPU Jaguar, notamment pour réduire les temps de latence.
Un peu plus de changements côté GPU, puisque celui de la Scorpio possède pas moins de 40 unités de calculs Radeon (Radeon Compute Units ou RCU) cadencées à 1 172 MHz, contre seulement 12 unités à 853 MHz sur la Xbox One (914 MHz sur la One S). La PS4 Pro est également en dessous avec ses 36 unités cadencées à 911 MHz. À titre de comparaison, une Radeon RX 480 (architecture Polaris, 5,7 milliards de transistors gravés en 14 nm) possède 36 unités et sa fréquence peut varier de 1 165 à 1 266 MHz selon ce que nous avions pu observer lors de notre test de cette carte graphique.
Puisqu'il est toujours question de SoC (System on Chip) — regroupant notamment CPU et GPU — dans la Scorpio et qu'il fallait bien limiter à la fois la taille et le dégagement thermique d'une puce de 7 milliards de transistors, Microsoft a fait confiance au fondeur TSMC pour graver son SoC Scorpio en 16 nm selon un procédé FinFET. Cependant, une telle puce dégage potentiellement beaucoup de chaleur — surtout avec des fréquences CPU et GPU aussi élevées — et il n'est pas aussi simple de l'évacuer dans une console de taille réduite que dans un PC de bonnes dimensions.Lire la suite : Xbox Scorpio : les spécifications techniques de la console à 6 Tflops