Sous le feu des critiques, le président américain Donald Trump a signé, mercredi, un décret pour mettre fin à la séparation des familles de migrants ayant franchi illégalement la frontière avec le Mexique.
C'est ce qu'on appelle un volte-face. Sous pression depuis plusieurs jours, le président américain Donald Trump a signé, mercredi 20 juin, un décret pour mettre fin à la séparation des familles de migrants ayant franchi illégalement la frontière avec le Mexique.
Ce décret présidentiel ordonne que les familles de migrants interpellés soient désormais détenues ensemble. "Il s'agit de maintenir les familles unies tout en faisant en sorte de garantir que notre frontière restera très puissante, très forte", a déclaré un responsable de la Maison Blanche. "Cela me tient particulièrement à coeur (...) Nous n'aimons pas voir des familles séparées", a affirmé dans le Bureau ovale le président américain en signant le décret.
Donald Trump, qui a une nouvelle fois appelé le Congrès à se saisir du dossier de l'immigration, a reconnu que sa femme Melania et sa fille Ivanka avaient pesé sur cette décision, soulignant que le sujet leur tenait particulièrement à cœur. "Merci président d'avoir pris cette décision cruciale pour mettre fin aux séparations des familles à la frontière", a tweeté Ivanka Trump quelques minutes après la signature.
Mercredi matin, le chef des républicains à la Chambre des représentants Paul Ryan avait déjà annoncé qu'il soumettrait au vote jeudi une loi mettant un terme aux séparations de familles de migrants franchissant illégalement la frontière et "résolvant" le statut des jeunes arrivés sans papiers aux États-Unis.
L'administration américaine était sous le feu des critiques, tant au niveau national qu'international, alors que plus de 2 300 mineurs ont été séparés de leurs parents en cinq semaines depuis l'annonce, début mai, d'une "tolérance zéro" du gouvernement sur l'immigration illégale.
Des milliers d'enfants en pleurs arrêtés puis placés dans des centres
Les images de ces milliers d'enfants en pleurs arrêtés puis placés dans des centres, répartis dans des cages de fer ou dans des camps faits de tentes, ont fait scandale. À New York, une chaîne de télévision a diffusé, mercredi, des images de cinq fillettes accompagnées d'adultes, parlant espagnol, marchant en pleine nuit vers un centre d'accueil du quartier de Harlem, suggérant que ces enfants avaient été discrètement placés.
Le président et son équipe répétaient depuis plusieurs jours qu'ils ne font qu'appliquer la loi et que seule une modification de cette dernière par le Congrès permettrait de mettre fin aux séparations très critiquées, aux États-Unis mais aussi à travers le monde.
Peu avant la signature du décret de Donald Trump, c'est son prédécesseur démocrate Barack Obama qui avait donné de la voix. "Trouver un moyen d'accueillir les réfugiés et les immigrants - d'avoir suffisamment de grandeur et de sagesse pour faire respecter nos lois tout en étant fidèles à nos valeurs - fait partie de ce qui nous rend américains", avait-il écrit.