Les pellicules sont principalement causées par la levure Malassezia. Cette levure vit sur la peau de la plupart des gens, soit à la surface, soit dans l’ouverture du follicule pileux, la structure qui entoure la racine et la mèche d’un cheveu. (Shutterstock)
Voici comment vous débarrasser de vos pellicules, selon la science
Lorraine Mackenzie, University of South Australia et Sean Mangion, University of South AustraliaLes pellicules peuvent être sèches, comme des flocons de neige, ou grasses, avec des amas jaunes. Jusqu’à la moitié des adultes ont souffert de cette affection du cuir chevelu à un moment ou à un autre ; vous connaissez donc certainement ces squames et les démangeaisons qu’elles provoquent.
Les pellicules peuvent être embarrassantes. Elles peuvent affecter de nombreux aspects de la vie des gens, tels que leurs relations sociales, la façon dont ils se coiffent et les vêtements qu’ils portent.
Ce problème ne date pas d’aujourd’hui. En fait, les pellicules existent depuis des millénaires et ont été décrites par des médecins grecs. Nous ne savons pas avec certitude si nos ancêtres étaient aussi gênés par les pellicules que nous le sommes maintenant. Mais ils se sont intéressés aux causes de cette affection.
Qu’est-ce qui cause les pellicules ?
Les pellicules sont principalement causées par la levure Malassezia. Cette levure vit sur la peau de la plupart des gens, soit à la surface, soit dans l’ouverture du follicule pileux, la structure qui entoure la racine et la mèche d’un cheveu.
La levure se nourrit de sébum, l’hydratant naturel sécrété par les glandes sébacées pour empêcher le dessèchement de la peau. Ces glandes sont attachées à chaque follicule pileux et les cheveux fournissent un micro-environnement sombre et couvert, idéal pour la prolifération de la levure.
En se développant, la levure libère des molécules qui irritent la peau et perturbent son processus normal de renouvellement. Les cellules se regroupent et apparaissent sous forme de flocons blancs. En cas d’excès de sébum, celui-ci peut se mélanger aux cellules et donner aux pellicules un aspect jaune.
Le lien entre les pellicules et la levure a été établi il y a près de 150 ans. La première personne à avoir identifié et décrit cette levure en 1874 est Louis-Charles Malassez (dont elle porte le nom).
Pourquoi ai-je des pellicules ?
Comme la Malassezia est présente chez la plupart des gens, pourquoi certaines personnes ont-elles des pellicules et d’autres non ? Cela dépend d’une série de facteurs.
Il s’agit notamment de la qualité de la barrière cutanée. La levure peut pénétrer plus profondément si la peau est endommagée d’une manière ou d’une autre, par exemple en cas de coup de soleil. D’autres facteurs incluent votre immunité et des causes externes, tels que les produits de soins capillaires que vous utilisez.
La façon dont la Malassezia se développe dépend également de l’équilibre des autres micro-organismes qui vivent sur votre peau, tels que les bactéries.
Comment se débarrasser des pellicules ?
Les pellicules sont principalement traitées avec des shampooings antifongiques et des traitements du cuir chevelu pour freiner la croissance de la Malassezia. Ces shampooings contiennent le plus souvent de la pyrithione de zinc (ou ZnPT). Le sulfure de sélénium, le kétoconazole et le goudron de houille sont d’autres antifongiques couramment présents dans les shampooings.
Vous pouvez également traiter les pellicules à l’aide de masques et de gommages qui contribuent à restaurer la barrière du cuir chevelu en réduisant l’inflammation et l’irritation. Mais comme ces produits n’ont pas d’action antifongique, les pellicules risquent de réapparaître.
Les remèdes maison comprennent l’huile d’arbre à thé, la noix de coco ou d’autres huiles, et le miel. Il existe des preuves à l’appui de leur utilisation, principalement des études qui montrent que les extraits d’ingrédients botaniques peuvent réduire la croissance de la levure en laboratoire. Mais la qualité et la composition de ces ingrédients varient considérablement.
Il subsiste également un risque d’aggraver le problème en fournissant davantage d’huiles que la levure appréciera, ce qui déséquilibrera encore plus les micro-organismes du cuir chevelu et entraînera une plus grande irritation.
Il est donc préférable de s’en tenir aux produits commerciaux.
Pourquoi mes pellicules reviennent-elles ?
Vos pellicules risquent de réapparaître si les principes actifs de votre shampooing n’atteignent pas le bon endroit, à la bonne concentration, pendant le temps nécessaire pour tuer la levure.
Nos recherches sur les produits à base de pyrithione de zinc ont montré que ceux-ci parvenaient à atteindre la surface de la peau. En revanche, ils se retrouvent de manière moins fiable dans les follicules pileux, un endroit plus difficile d’accès.
Nous avons constaté que la pyrithione de zinc semblait cibler la partie supérieure des follicules plutôt que leur profondeur.
Ce phénomène peut donc permettre d’expliquer pourquoi les pellicules reviennent sans cesse. Il se peut que le principe actif de votre shampooing soit incapable d’atteindre la levure à l’origine de vos pellicules.
Nous ne savons pas encore comment faire en sorte que les formulations existantes pénètrent plus profondément.
Qu’en est-il des traitements futurs ?
Nous verrons probablement de nouvelles formulations de shampooings antipelliculaires et de traitements du cuir chevelu qui délivreront mieux le principe actif là où il est requis, c’est-à-dire au cœur des follicules pileux.
Nous pouvons aussi nous attendre à de nouvelles substances actives, telles que les enzymes anhydrases carboniques. Celles-ci pourraient cibler la croissance de la levure d’une manière différente des principes actifs actuels.
Nous commençons également à assister à la mise au point de crèmes et de lotions visant à renforcer l’équilibre de la flore cutanée, à l’instar de produits similaires pour l’intestin. Il s’agit notamment de prébiotiques (compléments ou nutriments pour la flore cutanée) ou de probiotiques (produits qui contiennent de la flore cutanée). Cependant, nous avons encore beaucoup à apprendre sur ces types de formulations.
En bref
Les pellicules sont gênantes, le traitement est efficace, mais il peut nécessiter des séances répétées. Nous espérons pouvoir mettre au point des shampooings améliorés qui délivrent mieux le principe actif là où il est requis.
Mais nous devons trouver un équilibre. Nous ne voulons pas éliminer tous les micro-organismes de notre peau.
Ceux-ci sont importants pour notre immunité, notamment en empêchant les microbes pathogènes de s’installer. Ils aident également la peau à produire des peptides antimicrobiens (protéines courtes) qui nous protègent de ces agents pathogènes.
Lorraine Mackenzie, Associate Professor, Clinical and Health Sciences, University of South Australia et Sean Mangion, PhD Candidate, University of South Australia
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.