Au cours du mois d'avril, la presse espagnole a évoqué le phénomène de la "roulette sexuelle": des orgies durant lesquelles s’exposer au VIH serait une façon d’amener un peu de piment. Cette révélation, reprise par plusieurs médias européens, en réalité de nombreuses approximations. C'est en tout cas l'avis d'Antoine Henry, porte-parole de l'association Aides.
Ce serait le nouveau jeu à la mode, le phénomène sulfureux sur le point d’envahir les fêtes étudiantes de toute l’Europe. La "roulette sexuelle", d’après la presse espagnole, ferait des ravages à Barcelone. L’idée ? Organiser, sur le mode de la roulette russe, des orgies sexuelles sans protections où participeraient, incognito, des personnes atteintes du VIH. Le tout, pour s’offrir le frisson du risque.
Une information reprise, ce mercredi 4 mai, par des médias français et belges, parmi lesquels L’Indépendant, Konbini ou encore Le Soir. Tous titrent sur "l’affligeant", "l’inquiétant phénomène", qui ferait "de plus en plus d’adeptes". Sauf que l’article à l’origine de ce vent de panique, dans sa volonté de démontrer la banalisation du Sida, multiplie confusions et approximations.
"Méconnaissance inquiétante du VIH"
L’article en question, posté sur le site de la radio espagnole Cadena Ser, remonte au 18 avril 2016. Illustré par la capture d’écran d’un site de rencontres entre homosexuels "bareback" (qui préfèrent ne pas utiliser de préservatifs, ndlr), il détaille les diverses modalités des "fêtes sexuelles". Et fait intervenir le docteur Josep Mallolas, chef du service des maladies infectieuses à l’Hospital Clinic de Barcelone, qui explique : "On voit de tout. Des fêtes où il y a des roulettes sexuelles ou d’autres où on ne peut pas aller sans être infecté." Pour preuve, le témoignage d'un jeune homme de 22 ans, participant à ce genre de soirée et dont les propos sont rapportés par le médecin lui-même. Mais cette unique référence suffit-elle à parler de "phénomène" ?0...
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