Avec deux millions de pratiquants, chiffre en constante augmentation, le naturisme ne cesse de faire des émules parmi les jeunes couples avec enfants, les gens sensibles à l'environnement et adeptes de loisirs en plein air. Nous avons suivi un groupe de huit randonneurs lors d'une "randonnue" dans le Haut Verdon. Bruno, Gilles, Henri, Flavia, Delphine, Yves, Philippe "de Marseille" et Philippe "de Grenoble" veulent vivre le plus possible nus, sans vêtements qu'ils considèrent comme une entrave à leur liberté, au plus près de la nature.
Ça caille?! Il fait 5°?C tout au plus ce matin à Colmars-les-Alpes (04), un joli petit village fortifié niché au cœur de la vallée du Haut Verdon. Heureusement que la tourte au maroilles, avalée la veille, tient bien au corps. Bruno Saurez, 47 ans, président de l’Association naturiste phocéenne organisatrice du séjour révèle, un poil taquin, à l’aubergiste Éric chez qui il vient presque chaque année et qui ignorait tout de sa pratique particulière?: «?On fait une “randonnue” à raquettes… Une randonnée tout nus.?» Un instant à l’arrêt, l’intéressé s’exclame, goguenard?: «?Les pauvres mouflons?!?» Habillés –?pour le moment?– de pied en cap, nous voici en route pour La Colle-Saint-Michel, une demi-heure de lacets entre des monts enneigés, d’une beauté à couper le souffle.
«?On a de la chance, l’école de ski nordique est fermée. On croisera moins de monde?», constate Bruno, qui rajuste sa jupette confectionnée par une couturière. «?Ça permet de se rhabiller rapidement si on croise des gens et ça évite de tomber en enfilant un short, surtout au bord d’une falaise?! Ma femme n’aime pas trop. Si je pouvais, je me baladerais comme ça à Marseille, je déteste les jeans, ça me serre.?»
La hantise de ces huit randonneurs, se trouver nez à nez avec des «?textiles?», des gens habillés, que certains aussi nomment «?autrui?» pour se marrer, rapport à l’intitulé de la loi sur «l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui?», le fameux article 222-32 du code pénal que les naturistes connaissent par cœur, et qui punit d’un an de prison et de 15?000 euros d’amende ses auteurs. «?Il faudrait changer l’intitulé de la loi, intervient Gilles, 56 ans, gérant de société versaillais et à la tête de vivrenu.com, 35 000 membres environ. “Sexuel”, cela peut être interprété comme la présence d’un sexe ou bien un acte sexuel. Souvent, on mélange nudité et sexualité et cela n’a rien à voir. Parfois, les gens nous associent aux libertins du Cap-d’Agde et je n’aime pas du tout.?»...
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