Destinée aux 18-34 ans, cette antenne dédiée au grand reportage et aux sous-cultures est distribuée en exclusivité par Canal +.
Des nouvelles chaînes de télévision, il en arrive chaque mois en France. Mais cette fois, c’est un événement. Celle qui débarque ce mercredi dans le pays, nommée «Viceland», est la dernière créature de Vice, l’un des plus gros, féroces et ambitieux médias américains ayant émergé sur internet ces dix dernières années. Connu pour ses reportages et documentaires subjectifs, exigeants et ultra-produits dans les zones de guerre ou auprès des minorités ethniques et culturelles, il est valorisé plus de 4 milliards de dollars et compte Disney et Rupert Murdoch parmi ses actionnaires. Epatée par la capacité de Vice à toucher et représenter les jeunes générations (qu’on appelle «millenials» aux Etats-Unis), l’industrie des contenus outre-Atlantique a depuis longtemps succombé à la fascination qu’exerce la voix détonante portée par Vice.
Présent en France depuis 2007 via sa constellation de sites locaux alimentés par une centaine de personnes, Vice part seul à l’assaut du marché de la télévision, après s’être testé dans la production d’émissions pour France 4. Chaîne adressée à «tous les curieux du monde» selon ses initiateurs, Viceland est disponible en exclusivité dans les nouvelles offres de Canal +, dont celles que le groupe français dirigé par Vincent Bolloré commercialise pour les abonnés de Free et d’Orange. Autrement dit, il faut s’abonner à Canal + pour y avoir accès. Un aperçu de la chaîne sera visible sur Dailymotion, autre propriété de Vivendi, la maison-mère de Canal +.
Grande gueule
A la tête de Vice, qui était à l’origine un fanzine underground fondé au Canada en 1994, on trouve Shane Smith, 47 ans. Un type d’une arrogance rare, capable de balancer que son média cartonne parce qu’il «fait des trucs qui ne craignent pas» et qu’il est «entouré de concurrents qui font des trucs merdiques» (propos recueillis la (...)