Demain, près de la moitié de la capitale sera interdite aux véhicules à moteur. Et si cette journée exceptionnelle devenait la norme dans quelques années...
L'opération ferait presque passer la piétonnisation de la voie express rive droite pour un projet anecdotique. Demain, 650 km de voies parisiennes vont être interdits à (presque) tous les véhicules à moteur. La mairie de Paris a en effet décidé de reconduire, pour la deuxième année consécutive, la journée sans voitures. Mais cette fois en version XXL.
Anne Hidalgo souhaitait étendre la zone interdite aux pots d'échappement jusqu'aux limites du périphérique. Demande revue à la baisse par la préfecture de police pour des raisons de sécurité. Le secteur réservé aux piétons et aux cyclistes représentera tout de même près de la moitié du territoire parisien.
Une répétition générale avant l'instauration, à terme, d'un Paris sans voitures ? L'opération d'aujourd'hui est avant tout symbolique. Mais elle illustre la politique de lutte contre la pollution de l'air de la Ville qui a déjà interdit l'accès aux véhicules les plus anciens et envisage de bouter hors de ses frontières les diesels d'ici à 2020.
Urgence sanitaire
Organisée un dimanche, la journée sans voitures n'aura que peu d'impact sur l'activité économique de la capitale. Mais certains professionnels, comme les conducteurs de VTC ou les compagnies de bus de tourisme, se plaignent d'une initiative qui va leur faire perdre une journée de travail. A la mairie, on assume. « Il y a une urgence sanitaire. Nous n'avons plus le droit d'attendre pour réduire la pollution automobile », plaide Anne Hidalgo, qui fera voter lundi la piétonnisation de l'autoroute urbaine Georges-Pompidou construite dans les années 1970 à l'ère du « tout-bagnole ».
Preuve que l'avenir de l'automobile reste un sujet éminemment sensible, la région Ile-de-France, dirigée par l'élue LR Valérie Pécresse, a décidé de prendre le contre-pied total de la maire PS de Paris en annonçant un plan antibouchons censé faciliter la circulation... des voitures. Aménagement des bandes d'arrêt d'urgence sur autoroutes, expérimentation de files dédiées au covoiturage... « La volonté de la région est de réinvestir la route », a déclaré Stéphane Beaudet, le vice-président chargé des transports...
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