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Que s’est-il passé, à la fin du mois de septembre, dans les régions sud de l’Oural ? Selon les autorités françaises de contrôle, il s’y est très vraisemblablement produit un accident nucléaire, dont la nature reste à ce jour mystérieuse, la Russie ayant démenti toute implication. Il aurait pourtant généré une très forte contamination, aux conséquences potentiellement graves pour les populations riveraines.

Au début d’octobre, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire français (IRSN) donnait l’alerte, en signalant la détection, par plusieurs réseaux européens de surveillance de la radioactivité dans l’atmosphère, d’un radionucléide artificiel, le ruthénium 106, à de très faibles niveaux. 

Quatorze pays, dont la France, ont mesuré la présence de ce radioélément dans l’air

Les investigations menées en Europe dans les semaines suivantes ont montré qu’au moins quatorze pays, dont la France, ont mesuré la présence de ce radioélément dans l’air ambiant.

Saisie, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a demandé à l’ensemble des pays membres de communiquer leurs résultats. La valeur la plus élevée, parmi quatre cents résultats collectés, s’élève à 0,15 becquerel par mètre cube d’air et a été enregistrée le 30 septembre en Roumanie, rapporte l’Autorité française de sûreté nucléaire (ASN) dans un communiqué publié le 9 novembre. Elle ajoute que « la baisse des activités mesurées, désormais en dessous du seuil de détection, montre que cet épisode est aujourd’hui terminé ».

Dans l’Hexagone, l’IRSN, qui dispose de plus de quarante stations de collecte d’aérosols par filtration d’air, a relevé, entre le 27 septembre et le 13 octobre, de très faibles dépôts – à l’état de traces – dans ses stations de la Seyne-sur-Mer (Var), Nice et Ajaccio. Le niveau le plus haut, de 46 microbecquerels par mètre cube d’air, a été mesuré à Nice, entre le 2 et le 9 octobre.

Sans conséquence en Europe

« Depuis le 13 octobre, le ruthénium 106 n’est plus détecté en France », précise l’établissement public. Il ajoute que « les niveaux de concentration dans l’air en ruthénium 106 qui ont été relevés en Europe, et a fortiori en France, sont sans conséquence, tant pour la santé humaine que pour l’environnement ».

L’IRSN a, cependant, poussé plus loin son enquête, en tentant de remonter la piste du ruthénium 106. La présence de ce radionucléide dans l’atmosphère ne peut avoir pour origine un accident sur un réacteur nucléaire, car il aurait été dans ce cas accompagné d’autres produits de fission, en particulier d’isotopes radioactifs du césium, qui n’ont pas été détectés. Une autre hypothèse, la chute d’un satellite équipé d’un générateur électrique à ruthénium, a également été écartée par l’AIEA.


Lire la suite : Un mystérieux accident nucléaire se serait produit fin septembre en Russie - Le Monde


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