Samedi, un couple de Belges d’origine iranienne a été interpellé à Bruxelles. Ils sont soupçonnés d’avoir planifié un attentat contre un rassemblement de l’opposition iranienne en France. Téhéran a dénoncé "un stratagème".
Un couple de Belges d'origine iranienne a été arrêté samedi 30 juin à Bruxelles et inculpé pour avoir planifié un attentat à l'explosif le même jour contre un rassemblement de l'opposition iranienne en France, a annoncé lundi juillet le parquet fédéral belge spécialisé dans les affaires de terrorisme.
Ils ont été interpellé dans une commune de Bruxelles en possession de 500 grammes d'explosif dans leur voiture. Ils sont soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat à la bombe samedi à Villepinte, près de Paris, lors d'un rassemblement organisé par les Moudjahidine du Peuple Iranien (MEK), a précisé le parquet dans un communiqué.
Tous deux ont été inculpés lundi de "tentative d'attentat terroriste et de préparation d'une infraction terroriste".
Perquisitions dans cinq autres localités belges
L'enquête, menée en coopération avec les autorités judiciaires françaises et allemandes, a conduit aux interpellations de trois suspects placés en garde à vue en France et à celle d'un diplomate iranien basé en Autriche, contact du couple, en Allemagne, a annoncé le parquet.
"L'attentat terroriste a pu être déjoué grâce à une collaboration entre la sûreté de l'État belge et les autorités judiciaires françaises et allemandes", a affirmé le parquet.
Amir S., 38 ans, et son épouse Nasimeh N., 33 ans, ont été interceptés samedi à bord de leur véhicule Mercedes dans lequel les policiers ont découvert "environ 500 grammes de TATP" (Trirpéroxyde de triacétone), explosif utilisé dans les attentats commis à Paris le 13 novembre 2015 et à Bruxelles en mars 2016 notamment.
S'y trouvait également "un mécanisme de mise à feu dissimulé dans une trousse de toilette", précise le communiqué.
Rassemblement de 25 000 personnes à Villepinte
Leur cible était une conférence organisée par les Moudjahidine du Peuple Iranien, un parti d'opposition iranien fondé en 1965 et interdit par les autorités iraniennes depuis 1981, à laquelle ont assisté près de 25 000 personnes samedi, a précisé le parquet.
Le ministre Belge de l'Intérieur Jan Jambon a indiqué sur Twitter qu'il n'a à aucun moment été question de projets d'attentats en Belgique. L'Organe de coordination pour l'analyse de la menace en Belgique (Ocam), a maintenu inchangé le niveau de la menace, a-t-il précisé.
Le projet d'attentat relève d'un "stratagème" visant à nuire à la République islamique d'Iran, a estimé de son côté le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter.
"L'Iran condamne sans équivoque toute forme de violence et de terrorisme, où que ce soit, et est prêt à travailler avec toutes les parties concernées pour dévoiler ce qui est un stratagème sinistre mené sous une fausse bannière", a-t-il écrit lundi.
"Comme c'est pratique. Juste au moment où nous entamons une visite présidentielle en Europe, une opération iranienne présumée et ses 'conspirateurs' sont mis en échec", a ajouté le chef de la diplomatie iranienne, qui accompagne le président iranien Hassan Rohani dans sa visite officielle en Suisse entamée lundi après-midi.