Des entreprises proposent à leurs salariés de prendre autant de congés qu'ils le souhaitent, à condition d'avoir rempli leurs objectifs. Explications.
Vous êtes peut-être déjà rentré de congés ou bien sur la plage après des heures passées dans les bouchons du grand chassé-croisé de l'été. Juillettistes ou aoûtiens, savez-vous qu'une nouveauté pourrait, demain, révolutionner vos vacances ? Née sous le soleil de Californie, aux Etats-Unis, l'idée des vacances illimitées commence à séduire des entreprises françaises. Le principe est simple : vous pouvez partir vous reposer autant de semaines que vous le souhaitez dans l'année, à condition d'avoir fini votre travail.
Le phénomène est encore balbutiant, mais des sociétés comme la start-up Popchef, le site d'emploi Indeed ou le groupe immobilier Avinim l'ont déjà adopté. Et d'autres s'y intéressent, comme l'agence de voyages en ligne Marco Vasco. «J'y suis favorable, il faut donner plus de flexibilité et de liberté aux salariés», confie Geoffroy de Becdelièvre, son président, qui voit dans ce système «un bon moyen de responsabiliser les salariés».
Gare aux effets pervers
Les vacances illimitées sont nées aux Etats-Unis. En 2004, Netflix a été le pionnier, suivi notamment par General Electric et Evernote. Salarié d'une firme qui a adopté la pratique, Arnaud, installé aux Etats-Unis depuis sept ans, explique que «c'est assez développé dans la Silicon Valley en raison de la culture californienne axée sur la qualité de vie». D'autant qu'aucune mesure dans la législation américaine n'oblige les entreprises à accorder des congés payés, à la différence de la France, où la loi fixe un cadre strict, avec cinq semaines de congés rémunérés. D'ailleurs, à ce jour, le contour juridique est loin d'être clair chez nous.
Attention aussi, car les vacances illimitées, c'est peut-être «trop beau pour être vrai», prévient Pascal Grémiaux, fondateur du logiciel de gestion du personnel Eurécia. «Parce que si tout le monde se met à prendre six mois, ça ne peut plus marcher.» Gare aussi aux effets pervers. Le concept comporte son lot de risques pour les salariés. Car, à partir du moment où les congés peuvent être pris quand le job est terminé, il suffit que la charge de travail soit trop importante pour que les vacances se réduisent comme une peau de chagrin. Avec, à la clé, du stress, voire des burn-out....
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