La mairie de Toulouse (Haute-Garonne) a effectué un signalement au procureur de la République après avoir constaté qu'un couple souhaitait appeler leur fils Jihad. L'information a été révélée, vendredi 20 octobre, par le site actu Toulouse. Il précise que l'enfant est né le 2 août 2017 dans la ville Rose mais que la famille réside à Léguevin, à l'ouest de celle-ci.
"Jihad" ne signifie pas "guerre sainte", rappelle Abderrahmane Oumachar, cofondateur du Centre Toulousain de la Spiritualité Musulman, qui estime que le terme a été mal traduit puis détourné de son véritable sens. "Ce mot signifie l’effort pour accomplir le bien, tel un médecin qui sauve des vies", abonde-t-il. Et de conclure : "Cela n’a donc rien à voir avec l’image véhiculée par les médias et pratiquée par des criminels se réclamant de l’islam." Toutefois "ce prénom suscite des incompréhensions qui risquent de nuire à l’épanouissement de enfant, à son intégration", relève-t-il.
Un prénom "contraire à l'intérêt de l'enfant" ?
Or "les parents ne peuvent choisir un ou des prénoms qui, seuls ou associés au nom de famille, seraient manifestement contraires à l’intérêt de l’enfant", insiste une circulaire de 2011.
Après le signalement effectué par la mairie de Toulouse, le procureur de la République va devoir trancher et décider ou non de transmettre le dossier à un juge aux affaires familiales. Ce magistrat est le seul habilité à donner un nouveau prénom au petit garçon.