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Il y a un an jour pour jour, il endossait le costume de premier ministre. Cette date anniversaire donne l'occasion à Edouard Philippe de faire le bilan de ces douze mois de pouvoir dans un entretien au Monde. Mais deux jours après l'attentat de Paris, le premier ministre a avant tout souhaité défendre l'action de l'État dans la lutte contre le terrorisme, remise en cause par Les Républicains et le Front national. «Je veux d'abord saluer la réactivité des forces de police, qui ont été exceptionnelles. Neuf minutes après le premier appel, le terroriste était neutralisé. Ce n'est pas le fruit du hasard mais d'un travail considérable accompli continûment depuis 2015, avec plus de moyens et une meilleure organisation des services de renseignement et des forces de l'ordre. C'est beaucoup plus important à mes yeux que n'importe quel dispositif juridique qu'il faudrait rajouter».

Un message clair adressé à l'opposition de droite emmenée par Laurent Wauquiez, qui réclame un renforcement de l'arsenal législatif. «Je me méfie beaucoup de ceux qui pensent qu'un événement justifie une loi», tacle Edouard Philippe. «Le sujet est assez grave pour que je prenne avec agacement toutes les paroles légères sur le sujet». Le premier ministre s'oppose notamment à l'internement préventif ou l'expulsion des fichés S, que demandent les Républicains. «Ce n'est pas conforme au droit français, ni à notre conception de la lutte résolue contre le terrorisme. Les actes terroristes auxquels nous sommes confrontés sont des actes de personnes très isolées, avec des moyens extrêmement réduits. Chacun sait qu'il est impossible de prévenir tout passage à l'acte partout et à tout moment. Ce qu'il faut, c'est que notre vigilance soit maximale. Elle l'est.»

Edouard Philippe défend d'ailleurs Emmanuel Macron, critiqué pour être resté au fort de Brégançon tout le week-end, malgré l'attentat. «Le président de la République, le ministre de l'Intérieur et moi-même nous organisons, pour être systématiquement joignables et en mesure de prendre les décisions qui s'imposent. En l'occurrence, nous nous sommes parlé de manière continue dès que nous avons été alertés samedi soir.»

«La recomposition est encore en cours»

Loyal et fidèle, donc. Un an après son entrée à Matignon, Edouard Philippe ne se fixe pas d'autres objectifs que de «mettre en œuvre la politique sur laquelle s'est engagée le président». Est-il toujours de droite? «Je ne me pose plus cette question, et les Français ne me la posent pas non plus. (...) Ce qui m'intéresse, c'est que les Français perçoivent que notre politique est efficace, qu'elle permet de réparer le pays, après des années d'immobilisme», répond l'ancien bras droit d'Alain Juppé, qui constate malgré tout que «les cultures de droite et de gauche continuent d'irriguer le débat public et de marquer l'appartenance des individus». Face à une opposition qui «se cherche» et «s'exprime parfois avec beaucoup de virulence», Edouard Philippe juge que «la recomposition est encore en cours et les européennes vont continuer à la traduire».

Interrogé sur la teneur du «deuxième temps du quinquennat», une fois que la réforme des retraites aura été bouclée, en 2019, il répond qu'«il n'y a pas de temps 1 et de temps 2 du quinquennat». «Je ne crois pas ceux qui disent qu'on aura terminé en 2019 l'ensemble du programme, et qu'après il n'y aura plus rien à faire. Il y a immensément à faire dans le pays pour le réparer. Le programme de travail sera dense jusqu'au bout», assure-t-il.

Pour finir, le premier ministre défend l'action de ses ministres, dont certains font l'objet de critiques récurrentes, comme la ministre de la Culture Françoise Nyssen, ou la ministre des Outre-mer Annick Girardin. «Je suis chef d'un gouvernement avec lequel j'aime travailler. Je soutiens tous les ministres dans leur action réformatrice. Je suis frappé par leur très grande loyauté et le nombre extrêmement réduit de ce qu'on appelait auparavant des couacs», rétorque le chef du gouvernement. Démentant au passage toute volonté imminente de remaniement.


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