"C'est souhaitable, c'est indispensable même" de taxer davantage l'
économie collaborative, estime Étienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Échos. "Il faut taxer les revenus à partir du moment où il y a une activité lucrative. Quand les gens ne déclarent rien, ça pose un problème de concurrence", ajoute-t-il. Mais, nuance-t-il, "il faut faire la distinction entre la vraie activité lucrative, activité professionnelle déguisée parfois, et la vraie économie du partage de frais comme le covoiturage".
"Économie du partage de miettes"
"On a une nouvelle économie qui brode sur du positif, sur la volonté de créer du lien social. C'est très bien", affirme le membre des Économistes atterrés Christophe Ramaux. "Mais là-dessus se greffe un capitalisme prédateur avec des mastodontes qui échappent à l'impôt. Le droit fiscal est contourné et le droit du travail aussi. Un chauffeur de VTC travaille 70 heures par semaine pour à peine le SMIC. L'économie du partage, c'est souvent l'économie du partage de miettes". L'économiste pense "qu'il faut réhabiliter le salariat, le droit du travail protecteur, mais ça suppose de nouveaux critères pour intégrer ces salariés".