Un élément non négligeable dans l'affaire Tariq Ramadan a-t-il été égaré avant de réapparaître ? Selon les informations du Parisien, l'islamologue mis en examen pour viols et placé en détention provisoire, pourrait avoir un alibi concernant l'une des agressions présumées.
Le quotidien rapporte que le parquet de Paris a omis de transmettre aux enquêteurs un document faisant état d'une réservation pour un vol Londres-Lyon, que Tariq Ramadan aurait effectué le 9 octobre 2009. Cette date n'est pas insignifiante dans l'affaire puisque c'est ce jour-là que l'une des plaignantes affirme avoir été violée par l'islamologue dans un hôtel lyonnais.
Or, "le document indique que le prédicateur, qui devait participer le soir même à 20h30 à une conférence dans la capitale des Gaules, se serait posé à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry à 18h35", précise Le Parisien. La défense de Tariq Ramadan souligne que cet élément fragilise la version de la plaignante, qui affirme avoir été violée "dans l'après-midi".
Le document non transmis aux enquêteurs
Seulement informés de l'existence de ce nouvel élément jeudi 1er février, les enquêteurs n'ont pas été en mesure d'interroger sur ce point Tariq Ramadan, qui a été mis en examen et placé en détention provisoire le lendemain. Un "défaut de communication" pour les avocats du suspect, Mes Yassine Bouzrou et Julie Granier, portant "gravement préjudice à monsieur Ramadan". Ces derniers ont envoyé lundi un courrier à la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, pour demander la saisine de l'Inspection générale de la justice.
La cause de ce manquement : la non-transmission du document par le parquet de Paris. Pourtant, la réservation de ce billet d'avion a bien été reçue par la section P20 du parquet, en charge de l'enquête préliminaire ouverte le 20 octobre 2017, puisqu'une note en fait état.
Le service de l'accueil et du bureau d'ordre pénal du parquet a d'ailleurs accusé réception de cette note dans un mail daté du 7 décembre dernier.
Problème, les enquêteurs du 2e district de police judiciaire n'ont jamais reçu cette réservation et n'ont donc pas interrogé Tariq Ramadan sur ce point. Ce document n'a finalement été intégré à la procédure que le 1er février dernier, la veille de la mise en examen et du placement en détention provisoire de l'islamologue visé par deux plaintes pour viols en France.
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