Les autorités de la région autonome kurde d’Irak disent détenir environ 4 000 djihadistes du groupe Etat islamique, dont de nombreux étrangers.
Une centaine de djihadistes français de l’organisation Etat islamique (EI) sont détenus en Syrie par les Kurdes, a affirmé mercredi 7 février sur BFM-TV Jean-Yves Le Drian, qui a déclaré qu’ils seraient « jugés par les autorités judiciaires locales ». Prié de dire s’ils pourraient être rapatriés en France, le ministre des affaires étrangères a été catégorique : « Ils ne seront pas rapatriés en France dans la mesure où ce sont des combattants – donc ce sont des ennemis, c’est vrai pour l’Irak, c’est vrai pour la Syrie – qui ont combattu des citoyens de Syrie, qui ont combattu des Turcs, qui ont violé, qui ont fait des actes de barbarie. »
En Irak, a précisé le ministre, « six familles » ont été arrêtées et y seront jugées, « sauf les enfants ».
« Notre consul vérifie s’ils sont bien traités, si les droits fondamentaux sont respectés. Ensuite, il y aura procès par les autorités irakiennes. La peine de mort existe en Irak, elle existe dans d’autres pays du monde. Dans ces cas-là, la France fait savoir sa position. Je vais me rendre bientôt en Irak et je le ferai savoir moi-même. »
20 000 suspects djihadistes en Irak
Par ailleurs, les autorités de la région autonome kurde d’Irak ont annoncé, mardi 6 février, détenir environ 4 000 djihadistes de l’EI dans leurs geôles. De 2014 à 2017, les forces de sécurité et les peshmergas [combattants kurdes] « ont arrêté environ 2 500 personnes appartenant à Daech [acronyme en arabe de l’EI] », a déclaré mardi un conseiller pour les affaires internationales du gouvernement du Kurdistan. Ce même conseiller a précisé que lors de la bataille de Hawija – dernier grand centre urbain de l’EI en Irak –, en septembre, un millier de djihadistes s’étaient également rendus aux peshmergas, « par peur de tomber aux mains des forces irakiennes ».
En outre, « 350 personnes arrêtées dans les régions de Debes et Kirkouk ont avoué lors d’interrogatoires appartenir à l’EI. Elles ont été transférées dans les prisons des Assayech [services de sécurité kurdes] après l’entrée des forces irakiennes à Kirkouk », a ajouté le conseiller du gouvernement du Kurdistan.