Paris (AFP) - Des quatre découvreurs de la grotte de Lascaux, il ne reste que lui: à près de 90 ans, Simon Coencas se souvient encore avec émotion de ce jour de septembre 1940 où il s'est retrouvé brusquement face à des fresques peintes par des hommes préhistoriques.
"Avec mes copains, nous étions descendus explorer un trou, nous avons progressé peu à peu et à un moment nous sommes tombés sur la salle des taureaux", raconte-t-il à l'AFP. "Une merveille. Si grande, si impressionnante", dit-il en écartant les bras.
"Nous étions affolés. Nous nous sommes dit "ce n'est pas possible de découvrir une chose pareille!"", poursuit le vieil homme au regard pétillant sous ses larges lunettes, lors d'un entretien réalisé à son domicile parisien, près de l'Arc de Triomphe.
"Nous n'avons pas eu de mal à reconnaître que c'était des hommes préhistoriques qui étaient les auteurs de ces peintures car nous savions qu'ils avaient occupé plusieurs grottes dans la région", assure-t-il.
A l'origine de cette extraordinaire découverte, il y a d'abord un chien qui tombe en arrêt le 8 septembre 1940 devant un trou profond sur la colline boisée de Lascaux. Son maître, un apprenti mécanicien de 18 ans, Marcel Ravidat, décide de revenir l'explorer quatre jours plus tard, le 12 septembre.
Chemin faisant, il tombe sur une bande de trois gamins, Jacques Marsal, Georges Agniel et Simon Coencas, qui décident de l'épauler.
La France est alors occupée, le village de Montignac, en Dordogne, se trouve en zone libre.
Simon, dont les parents sont des Juifs d'origine grecque établis à Paris, réside temporairement au village. Il a treize ans et habite en face de Jacques, dont la famille tient le café de Montignac.
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