Tous aux abris. « Sharknado » et sa pluie de requins pixélisés sont de retour dans une suite encore plus absurde, et donc fendarde, que les trois précédents films réunis – à voir jeudi prochain à 20h30 sur Syfy.
Gageons que les LOL, MDR et autres WTF pleuvront sur le Twitter de la chaîne (les meilleurs tweets apparaitront d’ailleurs à l’écran), comme ce fut le cas en 2013 lors de la diffusion du premier « Sharknado » sur le Syfy américain.
Ce qui en fait le (télé)film le plus commenté sur Twitter avec pas moins de 5 000 tweets par minute, venant de spectateurs sidérés par cette histoire de tornade qui balance des requins sur la ville.
Aucun alibi narratif
Au menu de « Sharknado 4 » : « Star Wars 7 » oblige, des sabres lasers font leur apparition, deux bébés requins sont utilisés comme défibrillateur, un chippendale se débarrasse d’un requin récalcitrant avec son entrejambe, des squales se retrouvent prisonniers d’une grosse boule de ficelle...
De suite en suite, la formule ne change pas d’un iota : on retrouve Fin (joué par Ian Ziering de la série « Beverly Hills ») qui massacre du requin à la pelle (et à la tronçonneuse) dans des scènes aux CGI hideux.
Mais les scénaristes poussent de plus en plus loin l’absurde des situations au point que le film oublie tout alibi narratif et finit par ressembler aux GIF des trois premiers volets qui ont fait les beaux jours des Tumblrs et de Reddit.
Mises à mort de guests
Des GIF à base de requins bondissants, de transparences voyantes, de mises à mort de guests (de Kelly Osbourne à Perez Hilton), sans oublier l’image fondatrice du héros gobé tout cru par un requin et qui en ressort indemne en trouant son intestin d’un coup de tronçonneuse.
Dans « Sharknado 3 », Tara Reid (elle joue l’épouse de Fin et doit son retour dans le 4 à un vote sur Twitter) accouchera même dans le ventre de la bête qui, dans le dernier volet, sera le lieu des retrouvailles familiales. D’où un spectacle aussi profondément débile que purement jouissif. Mais qui fait aussi polémique chez les fans de nanars, très actifs sur le Net, qui de Nanarland au Fossoyeur de Films voient dans « Sharknado » une œuvre cynique faisant rimer nullité et viralité.
Pour Nanarland, l’heure est grave :
« Nanarlandaises, Nanarlandais, nous sommes à un tournant de notre Histoire… Bientôt, les hipsters nous surpasseront en nombre, ils tenteront de nous déposséder et nous forceront à prendre le maquis critique contre leur funeste dictature du LOL et du second degré ironique. Mes enfants, à la lumière de cette bougie tremblotante, j’entrevois vos grands yeux interrogateurs de la même et éternelle question : mais que s’est-il donc passé ? “Sharknado” s’est passé. »
Lire la suite : « Sharknado 4 » : cette série est le premier troll de l’histoire du ciné