Le procureur de Paris, François Molins, est revenu mardi matin sur RTL sur plusieurs sujets liés à la menace terroriste et au conflit irako-syrien. Lefigaro.fr fait le point sur les principales déclarations de son intervention.
• Le niveau de la menace terroriste
Selon François Molins, l'effondrement militaire du Califat n'est pas synonyme d'une baisse de la menace terroriste en France. «On avait une grosse menace exogène venant de l'étranger [au moment de l'expansion de Daech, mais aujourd'hui] les filières venant d'Irak et de Syrie se sont taries.» De la même manière, il n'y a presque plus de candidat au départ vers les zones de combats.
Pourtant autant, «Daech continue de vivre dans d'autres zones géographiques que le Moyen-Orient, en Afrique notamment» et continue à appeler à commettre des attentats en France. La menace est donc «plus diffuse, plus difficile à cerner car elle vient de chez nous, de la part de gens moins connus des services de renseignement. Cette menace risque de durer plusieurs années.»
• La potentielle dangerosité des femmes et des mineurs
François Molins avertit que les femmes et les mineurs peuvent représenter une menace dont on ne se doutait pas jusqu'à maintenant. «On a longtemps cru que les femmes étaient cantonnées par Daech à des tâches ménagères, explique-t-il. Or, elles ont été impliquées dans des opérations et ont appris à manipuler les armes. C'est une inflexion qu'a connu Deach cet été: femmes et enfants ont été appelé au djihad armé. Il n'est pas exclu qu'il y ait dans l'avenir des femmes et des mineurs impliqués dans des activités combattantes. Cela traduit un délitement et la fin de l'histoire sur le plan militaire de cette organisation.»
C'est pour cela que le procureur de Paris appelle à «cesser l'angélisme» sur la question. En cas de retour d'un mineur, celui-ci est «judiciarisé» au-dessus de 13 ans. En-dessous, on est essentiellement dans des prises en charge d'ordre éducative. «Ces petits, qui ont vécu dans des conditions pas normales, qui ont pu être amenés à voir des décapitations, qui ont vu des armes tous les jours, qui ont grandi dans des valeurs antidémocratiques, anti-tout, sont peut-être des bombes à retardement et doivent être éduqués. C'est un véritable enjeu pour les années à venir.»