Sur la chaîne Fox News, le candidat à la Cour suprême Brett Kavanaugh a décrié, lundi, une "campagne de calomnies grotesque", au sujet des accusations d'agression dont il fait l'objet. Il affirme qu'il a toujours le soutien de Donald Trump.
Dans une tentative de défendre "son honneur", le candidat de Donald Trump à la Cour suprême, Brett Kavanaugh, a lancé une contre-attaque médiatique lundi 24 septembre, à trois jours d’une audition de la commission des affaires judiciaires du Sénat qui doit valider sa candidature. La crédibilité de Brett Kavanuagh vacille depuis que deux femmes l’accusent de les avoir agressées dans les années 1980.
Le magistrat catholique conservateur de 53 ans, déjà accusé d'une agression sexuelle remontant au début des années 1980, a été mis en cause dimanche par une seconde femme pour des faits censés s'être déroulés à l'université. Il s'agit d'une "campagne de calomnies grotesque et grossière", a-t-il écrit aux sénateurs chargés d'évaluer sa candidature. "Les efforts concertés pour détruire ma réputation ne me feront pas céder", a-t-il ajouté.
Resté à l'écart des caméras depuis des semaines, le magistrat a accordé un entretien à Fox News avec son épouse, allant jusqu'à livrer des détails intimes pour tenter de convaincre de son innocence. "Je n'ai pas commis d'agression sexuelle, je n'ai pas eu de rapport sexuel, ni rien s'en approchant, pendant toutes mes années de lycée et pendant plusieurs années ensuite", a-t-il ainsi révélé pour contredire l'image de jeune fêtard débridé brossée par ses accusatrices. Évoquant une situation "incroyablement difficile", notamment pour leurs deux filles, sa femme, Ashley Estes Kavanaugh, a assuré n'avoir jamais douté de son mari, un "homme bon et décent".
Les accusations contre le juge Kavanaugh menacent de faire dérailler sa confirmation qui semblait acquise il y a encore dix jours. Son échec constituerait un revers majeur pour le président Trump à quelques semaines d'élections parlementaires à haut risque.
"C'est totalement politique"
Le locataire de la Maison Blanche a donc lui aussi crié au complot lundi. "C'est totalement politique", a-t-il lancé en louant, pour la énième fois, les vertus de Brett Kavanaugh, un "homme parfait au passé irréprochable". "Je suis à fond derrière lui", a ajouté le chef de l'État depuis New York, où se tient cette semaine l'Assemblée générale de l'ONU.
Des dizaines de manifestants ont demandé aux sénateurs, chargés de confirmer les juges à la Cour suprême, d'écouter ces femmes et de refuser la candidature de Brett Kavanaugh.
Dans le contexte du mouvement #MeToo, qui a sensibilisé le pays à la question des violences sexuelles, les parlementaires sont évidemment soucieux de ne pas s'aliéner l'électorat féminin.
Mais les républicains veulent aussi contenter leurs électeurs conservateurs, qui attendent l'entrée du juge Kavanaugh à la Cour suprême. Son arrivée placerait en effet les juges modérés ou progressistes en minorité au sein de l'institution, qui arbitre les questions de société les plus épineuses, comme le droit à l'avortement ou la régulation des armes à feu.
Les démocrates, de leur côté, jouent la montre dans l'espoir de repousser la confirmation après le scrutin. Sitôt connu le second témoignage contre le magistrat, la sénatrice Dianne Feinstein a demandé de suspendre le processus d'évaluation de sa candidature.
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