Il y a deux semaines et demie, le scandale Cambridge Analytica éclatait. Depuis, Facebook et son patron Mark Zuckerberg ont pris le temps de s'excuser, de s'expliquer et de réparer tous azimuts, cherchant à regagner la confiance des utilisateurs du réseau social. Mais alors que l'enquête interne avance, on découvre que l'ampleur de l'affaire est plus importante qu'on ne le pensait.
Sont concernés les événements, groupes et pages, sur lesquels les règles d'accès aux données vont être durcies, tandis qu'à l'avenir, il sera impossible de trouver une personne sur Facebook à partir de son adresse e-mail ou de son numéro de téléphone. Facebook a également réduit le nombre d'informations relatives aux historiques d'appels et de SMS récupérés par ses applications Facebook Lite et Messenger sur Android, précisant une nouvelle fois que le contenu des messages n'est pas collecté et ajoutant que tous les journaux vieux de plus d'un an seront désormais effacés.
Mais les modifications les plus importantes (et attendues) concernent l'identification Facebook, notamment utilisée par les applications qui devront dorénavant respecter des règles très strictes pour pouvoir accéder aux données personnelles des membres. Les préférences religieuses, politiques ou sexuelles, ainsi que les relations, listes d'amis et comptes rendus d'activité (lectures, films, jeux, fitness, etc.) ne pourront plus être collectés par les applications Facebook, tandis que les développeurs devront supprimer toutes les données relatives aux utilisateurs à partir du moment où ils ne les auront pas utilisées pendant 3 mois.
Au-delà de ces précisions techniques, tout le monde retiendra de ce communiqué que ce ne sont finalement pas 50 millions de personnes qui sont concernées par le scandale Cambridge Analytica, mais 87 millions. En effet, l'enquête avance en interne et Facebook livre cette nouvelle information en une phrase, précisant que 81,6 % des personnes concernées sont des citoyens américains. Cela ne fait qu'aggraver le cas Facebook, l'ampleur de l'affaire Cambridge Analytica étant en réalité bien plus grande encore que celle décrite initialement. En France, 76 personnes seulement auraient installé l'application "thisisyourdigitallife" et autorisé la récolte de leurs données personnelles ainsi que celles de leurs amis, ce qui aurait suffi à exposer environ 210 000 personnes au total.
De nouvelles précisions qui n'ont pas eu d'impact significatif sur le cours de l'action Facebook qui continue à naviguer autour des 155 $, alors qu'elle cotait un peu plus de 185 $ avant que cette affaire explose.
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