Robots manutentionnaires, chatbots qui répondent aux clients, voitures autonomes, intelligence artificielle : les machines sont appelées à remplir de plus en plus de tâches. Voici les emplois qui pourraient disparaître le plus rapidement.
Quelque 2,1 millions de Français « ont une forte probabilité de voir leur emploi disparaître dans les prochaines années?», affirme le think tank Institut Sapiens. Ces actifs travaillent dans cinq types d'emplois particulièrement menacés par la technologie. Pour établir son classement, l'Institut a dressé une liste de postes dont les tâches sont automatisables puis croisé cette liste avec celle des métiers qui ont connu la plus forte diminution d'effectifs entre 1986 et 2016. Ils ont ensuite prolongé la courbe selon plusieurs hypothèses (tendance actuelle ou accélération de l'automatisation). Voici selon leurs prévisions la date à laquelle ces professions vont s'éteindre.
Employés de banque et d’assurance : entre 2038 et 2051
Leurs effectifs ont diminué de 39 % entre 1986 et 2016. De plus en plus de clients paient par Internet ou par une application mobile pour effectuer leurs opérations courantes et les agences ferment à tour de bras. Plus de 4.700 agences bancaires pourraient ainsi disparaître d'ici 2020 en France, selon une autre étude du cabinet Sia Partners. Résultat, la profession est vouée à « une véritable extinction prochaine et rapide?», affirme l'Institut Sapiens.
Employés de la comptabilité : entre 2041 et 2056
Le métier de comptable s'est déjà radicalement transformé depuis quelques années. La saisie manuelle a été remplacée par des logiciels performants et l'intelligence artificielle sera bientôt capable d'effectuer toutes les tâches sans aucune intervention humaine. Résultat, les effectifs de comptables et aides-comptables ont fondu de 10 % en 30 ans et leur disparition est programmée d'ici 2041.
Secrétaire de bureautique et de direction : entre 2053 et 2072
Avec l'essor de l'informatisation, un employé effectue déjà les tâches de plusieurs auparavant. Le nombre de secrétaires a ainsi chuté de 26 % en 30 ans. Mais entre les chatbots qui prennent les rendez-vous et assistants numériques personnels qui organisent les plannings, le métier est tout bonnement voué à disparaître. Sauf peut-être pour une poignée de privilégiés qui continueront à s'offrir leurs services pour une question de prestige.
Avec l’essor des caisses automatiques, le métier de caissière pourrait totalement disparaître d’ici 2050. © choostudio, Fotolia
Caissiers et employés de libre-service : entre 2050 et 2066
Le nombre de caissiers et d'employés de libre-service a augmenté de 6 % par rapport à 1986, mais la courbe est décroissante depuis les années 2000. Il suffit de voir les caisses automatiques qui fleurissent dans les supermarchés pour s'apercevoir que le métier est menacé. Il faudra cependant attendre la fin d'une génération, celle qui a toujours le réflexe de s'orienter vers une personne humaine, pour voir son extinction.
Ouvriers de la manutention : entre 2071 et 2091
Classé parmi les métiers les plus pénibles et les moins sécurisants par la Dares (le service des études statistiques du ministère du Travail), le métier d'ouvriers manutentionnaires emploie encore 675.000 personnes en 2016, mais la profession a connu une baisse d'effectifs de 17 % en 30 ans. Dans les entrepôts des géants du e-commerce, ce sont des robots qui parcourent aujourd'hui les allées et préparent les paquets. Mais la profession restera relativement épargnée jusqu'à la fin du siècle grâce au faible coût de la main-d'œuvre, estime l'Institut Sapiens.
Autres métiers à risque : les conducteurs de véhicules, menacés par l'arrivée de la voiture autonome, et les agriculteurs, au fur et à mesure que les robots cueilleurs et les drones vont envahir les champs.
Quel impact sur l’emploi ?
Faut-il se réjouir de la disparition d'emplois pénibles, répétitifs et peu valorisants ou s'alarmer de la future aggravation du chômage ? D'autres métiers semblent à l'inverse avoir le vent en poupe, selon l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), comme webmarketeur, consultant en e-reputation, géomaticien ou ingénieur cloud. D'autre part, le sujet a fait l'objet d'innombrables études aux résultats contradictoires, certains prophétisant une automatisation de la moitié des emplois (université d'Oxford), d'autres une robotisation limitée à 9 % (OCDE). Ce qui est sûr, c'est que les emplois vont se transformer et qu'en toute logique, il y aura besoin de moins de main-d'œuvre.
Source : Robotisation, IA : quels sont les métiers les plus menacés ?