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Le député (MoDem) de Vendée Philippe Latombe relance le débat sur la « résidence alternée » des enfants en cas de divorce ou de séparation des parents. Sa proposition de loi, qui vise à en faire la solution à envisager en premier lieu, pourrait être débattue jeudi 30 novembre à l’Assemblée nationale. « Enfer » pour les uns, « salutaire et juste » pour les autres, le partage de la gardedivise les parents qui l’ont adoptée, volontairement ou contraints par un juge, tant sur son bien-fondé que sur l’opportunité d’un changement législatif. C’est ce que révèle la centaine de témoignages recueillis parLe Monde, dont la moitié émane d’hommes.

Il apparaît clairement que les ex-couples ayant décidé de mettre en place un système de résidence alternée d’un commun accord ne voient pas forcément la nécessité d’adopter une nouvelle loi. Les mères comme les pères. « Cela existe déjà dans les faits », estime Bruno, 60 ans, consultant en communication à Grenoble. Avec son ex-femme, ils ont opté pour la résidence alternée de leurs deux adolescents dès 2001 : « Psychologues, avocats et juges en parlent comme d’une solution raisonnable à étudier depuis longtemps », ajoute-t-il. Un avis que partage Mélanie, 39 ans, DRH dans le Var. Mère de deux enfants de 10 ans et 7 ans, en résidence alternée depuis un an et demi, elle redoute qu’une loi pousse les juges à « imposer » cette solution par principe, même si elle y est favorable. Dans son cas, du moins.

Ce n’est pas ce que suggère le texte, mais ils sont nombreux, parmi les femmes et les hommes qui ont témoigné, à pointer un même « danger » : le risque qu’il comporte pour les femmes victimes de violences conjugales. Un argument également avancé par les féministes qui s’y opposent. « Sous l’emprise » de son ex-mari, qui l’a battue et dénigrée des années durant, Emmanuelle, 36 ans, fonctionnaire à Lyon, « subit » la résidence alternée depuis plus de trois ans. Dans son cas, le juge a, selon elle, « manqué de vigilance », et le nombre de femmes victimes de violences soumises à ce régime pourrait se multiplier« si la loi impose que la garde alternée soit examinée en premier ». « Ce système permet non seulement à mon ex de diminuer sensiblement la pension alimentaire, mais aussi de maintenir son emprise sur moi car les liens sont quasi quotidiens », raconte-t-elle.maine sur deux.


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