Le constructeur français, qui peine à écouler ses « gros » véhicules, attend beaucoup de la Clio V, qui sera en concurrence frontale avec la nouvelle Peugeot 208.
Si un véhicule incarne Renault, c’est bien elle. Voiture vendue à 15 millions d’exemplaires – un record dans l’histoire du constructeur –, numéro un des ventes en France depuis 2013,et encore best-seller en 2018, digne héritière des Dauphine, 4L et R5 en tant que voiture populaire de qualité, la Clio se dévoile, mardi 5 mars, dans sa cinquième version, à l’occasion des journées presse du Salon automobile de Genève, qui ouvrira ses portes au public du 7 au 17 mars.
Pas de doute, le lancement de Clio V, qui sera commercialisée cet été à des tarifs non encore communiqués, est stratégique pour la marque au losange. A la peine sur son marché historique (les ventes de véhicules particuliers de la marque Renault ont, en 2018, reculé de 2,5 % en France et de 4 % en Europe, quand le marché progressait respectivement de3 % et de 0,1 %), la griffe française a de plus en plus de mal à écouler ses « gros » véhicules : Espace, Scenic et même les SUV Kadjar et Koleos.
Heureusement, il y a Clio. « Clio IV, lancée en 2013, est un formidable succès, et pas seulement en France, se réjouit Frédéric Clermont, directeur marketing de la gamme A-B (petites et moyennes voitures) de Renault. En Europe, Clio IV a été leader de sa catégorie et deuxième voiture la plus vendue, après la Volkswagen Golf, chacune de ces six dernières années. Et il y a plus fort : ses chiffres de ventes n’ont jamais cessé de s’améliorer depuis 2013, y compris en 2018, alors que le modèle est en fin de vie. »
Saut qualitatif évident à l’intérieur
La barre est donc sacrément haute pour la Clio cinquième du nom et continuatrice d’une lignée à succès depuis 1990. Il faut à la fois ne pas briser la dynamique de Clio IV, et proposer de vraies nouveautés. « Clio V, c’est une évolution à l’extérieur et une révolution à l’intérieur », résume M. Clermont. Autrement dit, Renault a à peine touché aux points forts – un design extérieur qui fait l’unanimité des acheteurs – et retravaillé les points un peu plus faibles : équipements intérieurs et contenu technologique du véhicule.
Au niveau de la carrosserie, quelques retouches, ici et là, accentuent la sportivité de l’allure par rapport à la version précédente. Pas davantage. Mais dès lors que l’on pénètre dans l’habitacle, le saut qualitatif est évident : volant retravaillé, cockpit numérique, écran le plus grand de sa catégorie, matières plus nobles… Clio V réussit l’exploit de proposer un intérieur un peu plus grand que Clio IV (surtout le coffre), alors qu’elle a diminué son encombrement extérieur.
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