La grogne contre la réforme du Code du travail s'intensifie. Alors que les ordonnances réformant ce texte seront présentées vendredi en Conseil des ministres, les routiers de la CFDT et CFTC se mobilisent ce lundi pour «une journée d'information, d'alerte, avec une forte mobilisation» avant une grève reconductible lancée par les fédérations CGT et FO à partir du 25 septembre.
À Paris ce lundi matin, plus d'une centaine de personnes, vêtues de gilets CFDT et CFTC, se sont rassemblées calmement en début de matinée près du ministère du Travail. Une délégation de la CFDT va être reçue à 11 heures au cabinet de la ministre, Muriel Pénicaud, précise France Info.
En région, pas de blocages, mais des opérations escargot avec distributions de tracts, notamment à des péages, à l'entrée de zones industrielles ou aux ronds-points stratégiques. En Moselle, sur l'autoroute A4 au niveau du péage de Saint-Avold, la préfecture a signalé une manifestation de chauffeurs routiers. Dans le Nord, sur l'A1 une opération escargot a été signalée en début de matinée entre Lille et Seclin. Des barrages filtrants étaient mis en place dans le sens Paris-Strasbourg et Strasbourg-Paris, générant, vers 8h30, environ 1 kilomètre de bouchon. Une cinquantaine de routiers, à l'appel de la CFDT, ont manifesté à partir de 7h20 au péage de Vienne-Reventin (Isère) sur l'autoroute A7 au sud de Lyon, où ils ont distribué des tracts aux automobilistes pendant deux heures environ, selon la police.
Avertissement
Pourquoi ces routiers se mobilisent-ils? La profession est constituée «à 80% de TPE-PME et il y a 30.000 emplois à pourvoir», explique Patrick Blaise, secrétaire général de l'Union fédérale route FGTE-CFDT. «On est en négociations avec les organisations patronales pour essayer de moderniser la profession et combler ces emplois. Les ordonnances mettent à mal ces négociations». Pour les «20% de grands groupes, le périmètre économique n'est plus la réalité de l'entreprise, qu'elle soit Europe ou Monde, c'est la France. Demain, il sera tellement facile pour un groupe de dire qu'une entreprise française a des difficultés, pour délocaliser et faire un montage financier», a-t-il également dénoncé.
Pour Thierry Douine, président de la CFTC-Transport, les entreprises de moins de 50 salariés «pourront déroger à toutes les applications de la convention collective qui est négociée par les organisations syndicales au niveau national».
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