RELIGION - Face à la vague d'attentats djihadistes qui frappent la France, Manuel Valls a appellé ce vendredi dans une interview au «Monde» à «inventer une nouvelle relation avec l'islam de France»...
« Il faut une remise à plat et inventer une nouvelle relation avec l’islam de France. » Trois jours après l’attentat contre une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, Manuel Valls a évoqué dans une
interview au Monde son désir de « bâtir un nouveau modèle » avec l’
islam de France. Alors que jusqu’à présent le débat se situait principalement au niveau politique, mercredi, le recteur de la grande mosquée de Paris,
Dalil Boubakeur, a abondé en ce sens. « Une certaine réforme dans [nos] institutions est à l’ordre du jour », a-t-il déclaré. Financement des mosquées, concordat, formation des imams… 20 Minutes fait le point sur les pistes à l’étude.
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Pourquoi cette volonté de réformer l’islam de France ?
Contrairement aux autres cultes, l’islam n’est pas pourvu d’une organisation hiérarchique, claire et incontestable. En 2003, Nicolas Sarkozy a créé le Conseil Français du culte musulman (CFCM) mais l’instance – aujourd’hui, interlocuteur privilégié du gouvernement – n’a jamais réussi à fédérer au sein de la communauté musulmane. L’arrivée à sa tête il y a un an d’
Anouar Kbibech avait pourtant suscité quelques espoirs. Mais son projet de « labelliser les imams » pour écarter les radicaux est resté lettre morte.
La difficulté de créer une instance représentative vient principalement du fait qu’il existe, en France, une diversité de courants. Si la majorité des musulmans de l’héxagone sont sunnites – environ 90 % - les pratiques varient en fonction des pays d’origine (Maroc, Algérie, Tunisie…). Après
les attentats de Charlie Hebdo, le gouvernement avait déjà
affiché sa volonté de réformer le CFCM pour « élargir et diversifier » sa composition et entamer (...) Lire la suite sur 20minutes.fr