La sécurité alimentaire est une des inquiétudes au sujet du futur de l'humanité. Une nouvelle étude menée par l'université d'Exeter informe sur les effets qu'aura le réchauffement climatique sur l'agriculture, et plus précisément sur les maladies des cultures et le rendement de ces dernières.
Les relations entre l'agriculture et le changement climatique sont mitigées : d'un côté, l'industrie agricole contribue au réchauffement, mais elle est en même temps sa victime, et une potentielle solution comme l’explique Bruno Parmentier. Une étude menée par l'université d'Exeter, publiée le 5 août dans Nature Climate Change, étudie les effets du changement climatique sur les maladies touchant les cultures et le rendement de ces dernières. Les pathogènes des végétaux constituent un fardeau pour l'agriculture, et il peut être quantifié de deux manières : en mesurant les pertes de rendement, ou le coût du contrôle des maladies.
Un impact différent en fonction de la proximité à l'équateur
En tenant compte des projections des variations climatiques futures, les chercheurs ont basé leur étude sur les températures minimales, optimales et maximales d'infection pour 80 pathogènes fongiques et oomycètes. Ainsi, ils ont pu déterminer que dans les zones tropicales (au Brésil, en Afrique subsaharienne, en Inde ou en Asie du Sud-Est), la pression exercée par les maladies sur les cultures devrait diminuer. Par contre, en s'éloignant de l'équateur, les risques augmenteront, avec l'Europe et la Chine « particulièrement vulnérables ».
Les hausses de température auront également des effets sur les rendements : inchangés au niveau des tropiques, ils seront plus importants à haute latitude. Néanmoins, les bénéfices qui en seront tirés resteront modérés par les coûts de protection des plantes contre les pathogènes.
En fait, dans une précédente étude, les chercheurs avaient déterminé que les espèces nuisibles avaient tendance à s'éloigner de l'équateur, ce qui explique l'augmentation de l'incidence des maladies prévue dans ces zones. Comme tous les êtres vivants, les pathogènes et les ravageurs possèdent aussi leurs conditions environnementales préférentielles, qui définissent leur niche écologique, et donc la zone sur Terre où ils vivent.
Les mixages de pathogènes
Ainsi, les variations de température influenceront les mélanges de pathogènes menaçant les cultures d'une certaine zone. D'après les chercheurs, « les États-Unis, l'Europe et la Chine pourraient connaître des changements majeurs dans les assemblages de pathogènes ». De plus, il ne faut pas négliger l'influence de la mondialisation sur la répartition des nuisibles. La banalisation du commerce et du transport à l'échelle internationale implique que n'importe quelle espèce peut se retrouver n'importe où dans le monde, et y proliférer si les conditions environnementales l'arrangent...
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