«Sérieux, patriote et modéré», c'est le jugement que portait jeudi Florian Philippot au sujet de Jean-François Jalkh, premier vice-président du FN et dirigeant du parti par intérim. Invité sur BFM-TV de vendredi, Louis Aliot, autre vice-président du parti annonce que c'est finalement le maire de Hénin Beaumont Steeve Briois qui assurera la présidence du FN par Intérim. Un choix qui intervient au terme d'une polémique portant sur le parcours sulfureux de l'ancien compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, connu pour avoir commémoré la mort du Maréchal Pétain en 1991 et accusé d'avoir tenu des propos négationnistes dans un entretien récemment exhumé. Selon ce document, Jean-François Jalkh aurait contesté l'utilisation du Zyklon B dans les chambres à gaz nazies.
«Jalkh a refusé la mission, a affirmé Louis Aliot, interrogé par Jean-Jacques Bourdin. Il considère qu'il n'y a pas la sérénité nécessaire à l'exercice de cet intérim. Il veut se défendre, il va déposer plainte, car il considère qu'on a attenté à son honneur. Je peux vous dire qu'il conteste fermement et formellement ce qu'on lui reproche», a poursuivi l'eurodéputé FN. Et d'assurer: «Moi je connais, Jean-François depuis 25 ans, dans l'intimité et dans la politique. Je ne l'ai jamais entendu se prononcer sur ces sujets-là… donc moi j'ai des doutes». Une ligne de défense également soutenue par Nicolas Bay sur Europe 1 au même moment. Le secrétaire général du FN a jugé que «l'accusation contre Jean-Francois Jalkh n'est absolument pas fondée. On lui fait un très mauvais procès».
«C'est une information livrée sans doute par la préfecture de police. Ce n'est pas un hasard si cela ressort à deux semaines du second tour», a estimé pour se justifier Jean-François Jalkh, qui a précisé «ne pas se souvenir» des propos qui lui sont prêtés dans cette interview datant de 2000. «Il est possible que j'ai vu ces gens-là le 14 avril 2000, mais les étudiants qui arrivent pour parler de Zyklon B, je les vois venir. Je ne suis pas un débutant au FN, j'y suis depuis 1974: je mets quiconque au défi de dire m'avoir entendu tenir des propos sur ces sujets-là», a-t-il développé dans les colonnes du Monde. Pourtant Magali Boumaza, auteure de l'interview, est formelle: elle certifie au site Buzzfeed avoir recueilli ces propos, et annonce disposer d'un enregistrement.
Un homme de confiance mêlé aux affaires
Après la mise en retrait de Marine Le Pen, Jean-François Jalkh avait pris la présidence par intérim en sa qualité de premier vice-président, comme le veulent les statuts du FN. C'est également cet homme de confiance des Le Pen père et fille qui avait assuré la succession à la tête du parti en 2011. A noter que Jean-françois Jalkh reste le secrétaire général du micro parti de Marine Le Pen, Jeanne, essentiellement destiné à la récolte de fonds pour les campagnes électorales de al candidate. En dehors des soupçons concernant son passé, Jean-François Jalkh est également cité dans plusieurs affaires judiciaires, comme celle des kits de campagne du FN, mais aussi celle des assistants parlementaires du Front national au Parlement de Bruxelles, dans le volet concernant Jean-Marie Le Pen.