Le 24 janvier, ils seront trois sur le banc des accusés du procès dit «Jawad», qui se tiendra devant la 16ème chambre du tribunal correctionnel de Paris. Aux côtés du tristement célèbre Jawad Bendaoud, accusé d'avoir hébergé des terroristes du 13 novembre 2015 dans son squat de la rue du Corbillon, à Saint-Denis, se tiendront deux autres hommes moins connus: Mohamed Soumah et Youssef Aït Boulahcen. Éléments de portrait.
. Mohamed Soumah, poursuivi pour «recel de malfaiteurs terroristes»
À 28 ans, Mohamed Soumah possède un casier judiciaire déjà entaché d'une quinzaine de condamnations - vol avec arme, participation à une association de malfaiteurs, évasion... Il rencontre Jawad Bendaoud en 2011 au centre pénitentiaire de Val-de-Reuil, en Normandie. Leurs chemins se recroisent après sa sortie de la prison de Fleury-Mérogis en 2015.
Les deux hommes se lancent alors dans un fructueux trafic de drogue. Ce qui vaudra d'ailleurs à «Yeux rouges» - le surnom que donne Jawad Bendaoud à son complice - deux ans de prison ferme en janvier 2017, au terme d'une audience rendue rocambolesque par l'attitude du «logeur de Daech».
«Mouss» - un autre de ses surnoms - est soupçonné d'avoir joué l'intermédiaire entre Jawad Bendaoud et Hasna Aït Boulahcen. Sœur de Youssef Aït Boulahcen, le troisième prévenu, la jeune femme était téléguidée depuis Bruxelles par un certain Mohamed Belkaïd. Elle était chargée de fournir vêtements et logement à son cousin, le terroriste «des terrasses» Abdelhamid Abaaoud, alors en cavale.
Mohamed Soumah affirme avoir rencontré la jeune femme au mois de novembre, après les attentats. Dans un premier temps, il déclare l'avoir seulement adressée à Jawad Bendaoud pour que ce dernier lui procure du crack. Puis il change de version et concède avoir aidé Hasna Aït Boulahcen, qui prétendait avoir été mise à la porte par sa mère, à trouver un appartement «pour trois semaines» en l'orientant vers son acolyte.
Une version dans laquelle Mohamed Soumah ne tient qu'un rôle minime et à laquelle les enquêteurs n'accordent que peu de crédit. Ces derniers estiment au contraire qu'il a joué un rôle d'«intermédiaire dans l'opération d'hébergement» et qu'il était au courant de «l'ensemble des démarches» qu'Hasna Aït Boulahcen effectuait pour les terroristes en fuite.
Poursuivi pour «recel de malfaiteurs terroristes», à l'instar de Jawad Bendaoud, Mohamed Soumah encourt trois ans de prison et 45.000 euros d'amende au titre de l'article 434-6 du Code pénal. En situation de récidive, il tombe sous le coup de l'article 132-9 alinéa 2 du Code pénal, qui prévoit un doublement de la peine encourue. Il risque donc six ans d'emprisonnement et 90.000 euros d'amende.
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