Mi-avril, nous vous rapportions que les autorités américaines avaient pris la décision d'interdire la vente de composants à ZTE. Confronté à une importante rupture de sa chaîne d'approvisionnement, le Chinois a dû prendre des mesures en conséquence : ce mercredi, il a annoncé l'interruption de l'essentiel de ses activités.
Petite piqûre de rappel. En mars dernier, ZTE et le gouvernement américain sont parvenus à un accord. Le fabricant chinois, qui a admis avoir violé l'embargo en cours en livrant du matériel en Iran, a négocié la clôture de la procédure engagée par les autorités en échange d'une menue amende de 900 millions de dollars. Sur le papier, l'affaire était close. Mais dans un contexte de tension économique grandissante entre les États-Unis et la Chine, l'administration Trump est finalement revenue sur sa décision. Mi-avril, accusant ZTE de ne pas avoir joué franc-jeu durant la procédure, le gouvernement a prononcé une interdiction de fournir des composants à ZTE. Valable pour toutes les firmes américaines et pour une durée de sept ans, cette décision est lourde de conséquences économiques : d'après Reuters, jusqu'à un tiers des composants utilisés par ZTE étaient jusqu'ici fournis par Qualcomm et Intel.
Dans un communiqué publié ce mercredi à destination de la bourse, ZTE fait part de l'ampleur des dégâts. "En conséquence de l'arrêté d'interdiction, les activités opérationnelles essentielles de la société ont été interrompues", déplore le fabricant. Ce dernier tâche de rassurer en faisant état de réserves de cash et en précisant qu'il honore toujours ses obligations contractuelles et légales. Il indique aussi être en contact avec les autorités américaines "afin de faciliter la modification ou l'annulation de l'arrêté d'interdiction par le gouvernement des États-Unis". Le fait est, toutefois, que l'issue des discussions est plus qu'incertaine. ZTE n'est pas n'importe quelle cible : l'État chinois détient indirectement une partie du capital de l'équipementier.
Rupture de la chaîne d'approvisionnement oblige, ZTE a dû mettre en pause ses usines. Comme le rapporte le Nikkei, ses lignes d'assemblage ne sont pas désertées, mais les employés consacrent leur temps à des exercices. Dans l'ensemble, c'est tout l'appareil de fabrication et de distribution du Chinois qui tourne au ralenti depuis le début du mois de mai. En Chine, la boutique en ligne de ZTE a d'ailleurs été amputée du catalogue de terminaux du fabricant, qui a aussi suspendu les ventes chez ses principaux partenaires.
ZTE promet de communiquer sur les développements concrets de l'affaire dès que cela lui sera possible.
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