Benoît Hamon, arrivé en tête dimanche soir, affrontera Manuel Valls au second tour de la primaire de la gauche. Deux visions opposées et un PS fracturé.
Il y a déjà deux enseignements à tirer de ce premier tour de la primaire de la gauche, dimanche. D'abord, la fracture du PS est consommée. A travers Benoît Hamon et Manuel Valls, ce sont deux gauches qui sont face à face. Celle de l'ex-frondeur, marginalisée et même brutalisée à coups de 49.3 par le gouvernement, est arrivée en tête. Valls, dont la stature et l'expérience de Premier ministre faisaient un favori, se retrouve distancé. Et dans la perspective du second tour dimanche prochain, sa position est d'autant plus délicate qu'après le rapide ralliement d'Arnaud Montebourg, Hamon va amplifier la dynamique en sa faveur. Sur le papier, l'ancien ministre de l'Education a de bonnes chances de devenir le candidat du PS à la présidentielle. Infligeant une claque cuisante à la gauche de gouvernement... et au quinquennat de François Hollande.
La « gauche passéiste » que brocardait volontiers Valls, en opposition à son réformisme social-démocrate, est bien celle qui a le vent en poupe. Peut-être parce qu'elle fait encore rêver ceux qui croient toujours à la gauche, et pas seulement en France, comme on peut le voir en Grande-Bretagne avec les travaillistes de Corbyn.
Pris en tenaille entre Macron et Mélenchon
Mais, justement, le second enseignement de ce premier tour, c'est que ceux qui rêvent de gauche sont aujourd'hui nettement moins nombreux que les quatre millions de Français qui se sont mobilisés en novembre pour choisir le champion de la droite. Avec une participation qui devrait atteindre les 1,5 million de votants, le PS échappe certes à la bérézina, montre qu'il bouge encore. Mais le parti qui mobilisait près de 3 millions d'électeurs à sa primaire de 2011 sort éreinté des cinq années au pouvoir....
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