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Pour ce premier débat, les candidats ont déroulé leurs programmes, en bons élèves. Mais aucun n’a fait la différence.

Pour un débat aussi attendu, une première dans une campagne présidentielle avant le 1er tour, c’était le risque : les cinq candidats ont mis du temps à entrer dans le match. Trois quarts d’heure durant, Benoît Hamon, François Fillon, Emmanuel Macron — tous trois vêtus quasi à l’identique d’un costume bleu-cravate bleue-chemise claire —, Jean- Luc Mélenchon et Marine Le Pen sont restés chacun dans leur couloir.

Fillon se distingue d’abord, regrettant le côté «pas très démocratique» de ce format à cinq, et non pas onze candidats. Marine Le Pen et Emmanuel Macron lui emboîtent le pas. Avec cette loi des sondages, lâche-t-il, «je n’aurais pas pu participer à la primaire de la droite», lâche-t-il faussement placide. Façon de rappeler, lui qui est en posture délicate, qu’il a la légitimité de sa victoire à cette primaire.

Paralysés par l’enjeu ? Plutôt bridés par les conseils de leurs entourages, qui les ont mis en garde contre toute sortie intempestive à même d’écorner une image de présidentiable. Le plus naturel, à ce jeu, c’est Mélenchon. Si le tribun, en «veste de couvreur», réfrène ses habituelles sautes d’humeur, il ne se prive ni de saillies humoristiques ni de ses formules définitives. Par exemple sur les migrants qu’on ne va pas « rejeter à la mer ».

 

Si Marine Le Pen est, sans surprise, souvent à l’attaque - principalement contre Emmanuel Macron -, elle limite avec soin, au début, son volume sonore. Même lorsque Macron, en réponse à une pique de la candidate FN sur son prétendu «laxisme» et son «communautarisme», lui lance : «Madame Le Pen, je ne vous fais pas parler, je n’ai pas besoin de ventriloque.» De fait, le jeune champion d’En marche a servi lundi soir de punching-ball aux quatre autres. «Vous vous ennuieriez sans moi», finit-il par leur lâcher… dans une formule visiblement ciselée à l’avance avec ses communicants.

François Fillon, seul candidat mis en examen, dans l’essoreuse médiatique et judiciaire depuis deux mois, n’a, lui, pas passé une mauvaise soirée. Tout juste Mélenchon a-t-il moqué les «pudeurs de gazelle» des candidats, au moment du débat sur la moralisation de la vie politique. Et de rappeler que «deux d’entre nous», François Fillon et Marine Le Pen, sont visés par la justice....

Lire la suite sur LeParisien.fr Présidentielle : un premier débat dense, sérieux, pédago... mais non décisif

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