L'ex-ministre de l'Economie inaugure ce jeudi à Châlons (Marne) une série de déplacements. Il n'a que quelques semaines pour convaincre.
Il n'a pas cédé à la tentation de Jouy-en-Josas. Alors que mercredi certains responsables du Medef le pressaient de venir à leur université d'été, comme convenu avant sa démission, Emmanuel Macron leur a opposé une fin de non-recevoir. Pas question de donner cette couleur patronale au premier jour du reste de sa vie. « Ce n'est pas ce dont il a besoin... » sourit un proche. L'ancien ministre de l'Economie avait tout de même un émissaire sur le campus d'HEC : le sénateur-maire PS de Lyon, Gérard Collomb, l'un de ses premiers supporteurs. Celui-ci confie : « Emmanuel considérait qu'il était invité au Medef comme ministre, ça le gênait d'y aller en tant que candidat. »
C'est à la foire de Châlons-en-Champagne (Marne) qu'il fera aujourd'hui son premier déplacement d'ex. Macron y passera une journée marathon, « essentiellement pour parler avec les exposants ». Cette visite lancera le début d'une série de déplacements qui devrait l'occuper jusqu'aux alentours du 20 septembre. Hier matin, tandis que Macron était à Bercy pour une passation de pouvoirs plutôt fraîche avec son successeur, Michel Sapin, ses plus fidèles parlementaires ont établi un plan de bataille. Réunis dans une brasserie parisienne à deux pas de l'Assemblée, ces soutiens ont concocté un calendrier de déplacements soumis à validation de l'intéressé. Ils souhaitent, en outre, lui organiser des rendez-vous avec des socialistes pour gagner de nouveaux soutiens. Macron, lui, a formulé une demande à ses équipes : se ménager une demi-journée par semaine « pour travailler intellectuellement ». Il en profitera pour achever son livre, un essai sur sa vision de la société française, dont la parution pourrait être repoussée « à l'hiver ». Les Jeunes avec Macron, eux, s'occupent de quadriller le territoire. Ils revendiquent près de 8 000 adhérents, dont 500 nouveaux inscrits depuis la démission....
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