Nous avons malheureusement tous eu l'occasion d'en être témoins. Dans les rues, les murs extérieurs des maisons et autres bâtiments ont tendance à noircir. Le résultat d'une pollution atmosphérique qui ne date pas d'hier.
Au fil des siècles, le développement de l'industrie et des transports urbains ainsi que le recours à des systèmes de chauffage pas toujours très écologiques ont été à l'origine de diverses pollutions atmosphériques. Des pollutions qui ont soit pris une forme gazeuse (SO2, NOx, CO2, etc.) soit la forme de particules (cendres, suies, etc.). Avec pour effet, dans les deux cas, de détériorer les matériaux utilisés pour construire maisons, immeubles et autres bâtiments.
Ainsi dans les villes, les murs des rues ont tendance à noircir. Du moins sur les zones abritées de la pluie sur lesquelles des suies et de faibles quantités de sulfates et de carbonates peuvent à loisir se déposer. Et lorsque ces zones ne sont pas lavées, la fine pellicule noire qui s'est formée peut se transformer en croûte épaisse, très sulfatée et riche en cendres. Il faut alors faire un ravalement de façade pour leur rendre la couleur des matériaux de construction.
Les lichens servent de bio-indicateur de la pollution de l’air dans les villes. Ils permettent de suivre l’amélioration de la qualité de l’air depuis que des mesures sont prises pour limiter les rejets de polluants. © Lairich Rig, CC by-sa
Un phénomène qui ne date pas d’hier
Le noircissement vient donc du dépôt sur les murs des polluants atmosphériques urbains - notamment les suies - issus de la combustion. D'abord du charbon, au XIXe siècle en Europe, utilisé pour le chauffage individuel et par les industries, puis du pétrole au XXe siècle, en particulier avec les multiplications des voitures. Mais même avant la première Révolution industrielle, les villes souffraient de la pollution. Du bois était brûlé pour le chauffage et de l'huile et du suif pour l'éclairage. Dans les grandes villes, les monuments anciens noircis sont les preuves de cette pollution.
La limitation des rejets des voitures par l'évolution des réglementations sur la pollution atmosphérique et le développement de zones réservées aux transports en commun ou à la mobilité douce (marche, vélo) ont réduit ce phénomène. Ce qui limite aussi le nombre de ravalements de façade coûteux à effectuer.
Notez par ailleurs qu'une pollution d'origine biologique peut aussi noircir les façades. Des micro-organismes de type bactéries, algues ou champignons peuvent en effet être véhiculés par l'air et se déposer sur les murs.
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