Le bac nouvelle formule ne réjouit pas tout le monde. Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, présente, mercredi 14 février, sa réforme de cet examen emblématique. Quatre épreuves écrites et un grand oral, un contrôle continu renforcé et une formation plus "personnalisée" : tel est le visage du futur baccalauréat. L'enjeu de cette réforme est majeur alors qu'est en même temps menée celle de l'accès à l'université. Si une intersyndicale opposée à ces deux chantiers peine à mobiliser, certains enseignants sont tout de même inquiets.
Vers plus d'inégalités ?
Moins d'épreuves et plus de contrôle continu. Le baccalauréat devrait devenir "plus sécurisant pour les élèves", selon Stéphane Crochet, secrétaire général du Syndicat des enseignants-Unsa (SE-Unsa), interrogé par franceinfo. Mais il risque aussi de creuser les inégalités, déjà très fortes, entre élèves. La France est en effet déjà "championne" des inégalités scolaires, et cela pourrait empirer. Car les épreuves nationales existantes ont au moins le mérite d'évaluer tous les élèves sur les mêmes sujets, quand le contrôle continu dépend plus des enseignants, des établissements et de leur environnement.
"Le diplôme obtenu en Seine-Saint-Denis ouvrira-t-il les mêmes portes que celui obtenu à Henri-IV ?", s'interroge Alternatives économiques. "Partout où cela a été mis en place, on a observé un creusement des inégalités", affirme à franceinfo Claire Guéville, professeure d'histoire-géographie en lycée et secrétaire nationale du syndicat Snes-FSU."L'offre de formation est différente selon les établissements, et l'organisation même des épreuves varie d'un établissement à l'autre", alerte-t-elle.
Les sciences lésées ?
Fini les séries S, ES et L. Elles seront remplacées par un "tronc commun"de 16 heures de cours hebdomadaires : français, philosophie, histoire-géographie, deux langues vivantes et éducation physique et sportive (EPS). Ni mathématiques, ni sciences de la vie et de la Terre (SVT), ni physique-chimie dans le tronc commun ? Ces matières devraient être remplacées par un nouvel enseignement baptisé "humanités numériques et scientifiques", également inclus dans le tronc commun en première et terminale. "Qui enseignera ces cours ?", s'interroge Jean-Rémi Girard, du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), auprès de l'AFP.
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