Défait dès le premier tour des élections législatives avec moins de 5 % des voix, Henri Guaino tire sa révérence avec amertume. Dimanche soir sur BFM TV, le député sortant des Yvelines, parachuté dans la 2e circonscription de Paris (5e, 6e, 7e arrondissements), s'en est pris aux électeurs, qui ont plébiscité le candidat de la majorité présidentielle, Gilles Le Gendre (41,8 %) et la candidate Les Républicains, Nathalie Kosciusko-Morizet (18,1 %). « L'électorat qui a voté aujourd'hui dans la 2e circonscription de Paris est, à mes yeux, à vomir. Vous m'entendez bien, à vomir », a-t-il lâché devant ses interlocuteurs sidérés.
« Entre les bobos d'un côté, qui sont dans l'entre-soi de leur égoïsme, et puis il y a cette espèce de bourgeoisie traditionnelle de droite. Celle qui va à la messe, qui amène ses enfants au catéchisme et qui après vote pour un type qui pendant trente ans s'est arrangé, a triché par tous les moyens », a poursuivi l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, visant François Fillon, député sortant de la circonscription qui ne s'est pas représenté. Henri Guaino juge cette droite « un peu pétainiste, vous savez, tous ces gens qui ont voté à la primaire de la droite… » Un manque de respect ? interrogent les chroniqueurs. « Oui, bien sûr, et alors ? » tranche l'intéressé.
« J'ai épuisé le sujet »
Peu avant d'attaquer les votants, Henri Guaino, qui n'a pas réussi à obtenir son investiture LR dans la circonscription, a annoncé son retrait de la vie politique. « Enfin libre ! », s'est-il réjoui. « Je suis allé au bout du bout de mes engagements politiques », a-t-il justifié. « Ça fait plus de trente ans [...] Je crois que j'ai épuisé le sujet », a-t-il enfin estimé, taxant les partisans de La République en marche d'« opportunistes, d'affairistes » et de « menteurs ». Nostalgique, il se souvient de ses débuts dans le monde politique : « Il y avait des Messmer, des Chaban, des Debré, l'héritage du gaullisme, des Séguin, des Pasqua... Maintenant, on se retrouve avec les gens que vous voyez, qui, franchement, ne méritent pas le respect. » Lorsqu'on l'interrogeait quelques jours avant le premier tour, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy lâchait, un brin fataliste : « Cette époque n'est peut-être plus la mienne. »