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Une nouvelle étude, sur un millier de personnes, confirme que l'environnement de la ferme protège les enfants contre la survenue d'allergies et d'asthme. Mais, cette fois, la raison découverte par les chercheurs ne se trouve pas chez les bactéries mais chez les animaux, comme les vaches. Un certain acide sialique, Neu5Gc, absent chez l'Homme, déclencherait la production d'anticorps chez les humains.


Pourquoi les enfants vivant dans les fermes subissent-ils beaucoup moins d’allergies ? Posée depuis longtemps, la question n'a pas reçu de réponse définitive. En 2015 (voir l'article au bas de celui-ci), des chercheurs constataient la présence d'une protéine particulière (A20) qui serait produite après le contact avec la poussière des fermes. Généralement, c'est du côté des bactéries que le responsable était cherché.

Une équipe de l'université de Zurich vient de trouver une autre piste : les vaches et autres animaux, comme les chats. Ces scientifiques suisses ont passé au crible les résultats de deux grandes études sur cette question, menées à l'échelle de l'Europe, Parsifal et Pasture. Dans le communiqué de l’université, Remo Frei, qui a dirigé le travail, explique qu'un « contact précoce durant l'enfance avec des animaux ou la consommation de produits d'origine animale semblent réguler les réactions inflammatoires ».

Le contact avec les animaux déclencherait la production d’anticorps

Selon l'équipe, qui a diffusé le manuscrit de l’étude, à paraître dans la revue Journal of Allergy and Clinical Immunology, la cause du phénomène serait un acide sialique (une des substances trouvées notamment dans la salive), baptisé Neu5Gc, pour acide N-glycolylneuraminique. Ce n'est pas une molécule produite par les bactéries mais par les animaux, en particulier les vertébrés. L'Homme, en revanche, fait exception et ne la synthétise pas mais l'absorbe en mangeant de la viande ou des œufs, ou en buvant du lait. L'exposition à Neu5Gc déclencherait la production d'anticorps.

Le sang des enfants des cohortes Parsifal et Pasture (plus d'un millier de sérums ont été analysés) comporte en effet une dose plus importante de Neu5Gc. Par ailleurs, la relation inverse entre la présence de cette molécule et le taux d'asthme allergique a été démontrée, expliquent les auteurs. Le mécanisme reste incompris mais les chercheurs ont avancé grâce à des expériences chez la souris, qui indiquent une action sur les lymphocytes T régulateurs, connus pour tempérer la réponse immunitaire. De quoi imaginer la possibilité de faire bénéficier les petits citadins d'une protection venue des campagnes.


Lire la suite : Pour éviter l’asthme allergique, vivez à la ferme


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