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Les numéros un des organisations patronales et syndicales, hormis la CGT, prépareraient un plan commun pour faire face au gouvernement, à la rentrée, estime Michel Noblecourt, éditorialiste au « Monde ».

Analyse. Comme ils en ont pris l’habitude, les numéros un des organisations patronales et syndicales, à l’exception de Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, se sont retrouvés, mardi 2 juillet, au Conseil économique, social et environnemental, pour un échange informel. « La réunion a été plus productive que d’habitude, selon un participant, parce que la situation sociale est tendue. » A la rentrée, ce clan des sept (CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, MEDEF, CPME, U2P) pourrait bâtir un agenda social commun pour affirmer l’autonomie des partenaires sociaux par rapport à l’Etat. Pour l’heure, la pièce en cours pourrait s’appeler En attendant Godot. Emmanuel Macron a laissé dire, sans utiliser l’expression, qu’il pourrait opérer un virage social. Coup de bluff ? Quant aux syndicats, ils ne décolèrent pas depuis une réforme de l’assurance-chômage qui n’a fait que des mécontents. Et ils préviennent que si le chamboule-tout en préparation sur les retraites revient sur des droits acquis, ils emprunteront le sentier de la guerre. Coup de bluff ? M. Macron et les syndicats jouent au poker menteur.

Si le chamboule-tout en préparation sur les retraites revient sur des droits acquis, les syndicats emprunteront le sentier de la guerre

Le 11 juin, devant l’Organisation internationale du travail, à Genève, le chef de l’Etat a tenu des propos alarmistes, jugeant que la crise « peut conduire à la guerre et à la désagrégation de nos démocraties ». En même temps, il a célébré avec lyrisme la justice sociale, tendant la main à des syndicats jusqu’alors négligés, voire méprisés. « Je partage en totalité le discours du président sur les risques de conflit et la violence économique, déclare François Hommeril, président de la CFE-CGC, au Monde. Mon mandat est de désamorcer la violence sociale issue de la violence économique des marchés. » Mais les propos présidentiels, salués par (presque) tous les syndicats, n’ayant pas été suivis d’effet, à l’exception d’un… recul des droits sur l’assurance-chômage, et le virage social faisant figure d’Arlésienne, M. Hommeril, au diapason de ses homologues, parle de « crise de confiance ».

Les syndicats sont faibles. La crise des « gilets jaunes » a mis en lumière, par contraste, leur impuissance. Ils n’ont pas les moyens d’engager une épreuve de force avec M. Macron, et s’alarment de l’émergence d’actions radicalisées, qu’il s’agisse d’infirmiers urgentistes qui s’injectent de l’insuline ou de gardiens de prison en colère qui refusent de nourrir des détenus. Mais au niveau des négociations nationales, faute de grain à moudre, ils peinent à démontrer leur utilité.


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