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Le « big bang » à venir, qui aura pour effet de remplacer les 42 régimes existants par un dispositif universel, pourrait remettre en cause certains avantages acquis.

Ce sont autant de petits cailloux déposés dans le jardin de Jean-Paul Delevoye, annonciateurs de lendemains mouvementés. Depuis que le haut-commissaire à la réforme des retraites a dévoilé ses recommandations, le 18 juillet, plusieurs professions ont manifesté – parfois très vigoureusement – leur inquiétude. Parmi les corps de métier ayant réagi au quart de tour, on relève, pêle-mêle, les pilotes d’avion, les avocats, les policiers, les chirurgiens-dentistes –, et la liste est loin d’être exhaustive.

Tous s’interrogent ou s’indignent, face aux implications du « big bang » à venir, qui aura pour effet de remplacer les 42 régimes existants par un dispositif universel. Les récriminations ont des causes multiples : hausse des cotisations, remise en cause d’avantages acquis…

Ce malaise protéiforme donne une petite idée du défi quasi himalayesque qui attend le gouvernement. Comme son projet bouscule une infinité de situations catégorielles, il va falloir déployer des trésors de pédagogie à l’heure de rédiger le projet de loi, celui-ci devant s’appuyer sur les préconisations de M. Delevoye. La nouvelle phase de concertation prévue à partir de la rentrée sera l’occasion de prendre en compte un certain nombre de préoccupations exprimées.

Les professions libérales sur le qui-vive

Le haut-commissaire a, de surcroît, insisté sur le fait que l’entrée en vigueur des nouvelles règles serait étalée sur de longues périodes de transition, pouvant dépasser dix ans, ce qui amortira le choc du changement. Mais de telles précautions ne le mettent pas à l’abri de la colère susceptible de monter, par exemple, chez les salariés des régimes spéciaux (SNCF, RATP…) ou au sein d’une partie des fonctionnaires relevant de la catégorie active (aides-soignantes, etc.) – des publics qui, à terme, ne pourront plus prendre leur retraite à 52 ou à 57 ans, comme aujourd’hui.

Au niveau national, les confédérations syndicales sont divisées sur l’attitude à adopter. Seules Force ouvrière et la CGT ont d’ores et déjà appelé à descendre dans la rue, mais à des dates différentes : le 21 septembre pour la première, le 24 pour la seconde.

De leur côté, certaines professions fourbissent leurs armes, en particulier les avocats. Le Conseil national des barreaux (CNB) – l’un des organes qui les représentent – appelle à « une mobilisation sans précédent » dès le 16 septembre. Chez eux, le mécontentement est en grande partie lié à l’augmentation graduelle des prélèvements. « Doubler les cotisations retraite des avocats, c’est condamner une profession à la mort économique, et avec elle l’accès au droit », a récemment mis en garde Christiane Féral-Schuhl, la présidente du CNB.


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