Il voulait s’en prendre à un militaire. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie dimanche de l’enquête sur le jeune homme qui a brandi samedi soir un couteau au pied de la tour Eiffel en criant « Allah Akbar ».
Le suspect, un Français de 18 ans né en Mauritanie, a affirmé en garde à vue qu'« il voulait commettre un attentat contre un militaire et était en lien avec un membre du groupe djihadiste Etat islamique (EI) », selon une source proche de l’enquête.
Des séjours en hôpital psychiatrique
Les premières investigations ont mis en lumière sa personnalité très fragile. Mamaye D. était hospitalisé dans un service psychiatrique depuis plusieurs mois et sa mesure d’hospitalisation avait été renouvelée le 27 juillet pour six mois, d’après une source proche de l’enquête. Il était en permission de sortie du 4 au 6 août.
« Depuis peu, Mamaye bénéficiait de permissions de sortie de l’hôpital de Persan pour venir nous voir le temps d’un week-end. Lorsque c’était le cas, il s’installait dans le salon. Samedi, je n’ai rien remarqué de particulier dans son comportement », explique un membre de sa famille joint par Le Parisien.
Il aurait affirmé être en contact avec Daesh
Selon une source proche de l’enquête citée par Le Parisien, Mamaye D. avait déjà menacé en 2015 des agents SNCF et fait l’apologie du terrorisme. Il avait été condamné en décembre 2016 à quatre mois de prison assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans. « Son cas revenait avec insistance dans les réunions préfectorales » du Val-d’Oise, a confié une source proche du dossier au Parisien.
Les déclarations du suspect en garde à vue ce dimanche ont confirmé sa radicalisation. Il a affirmé aux enquêteurs être en lien avec un membre du groupe djihadiste Etat islamique (EI) ». Le jeune homme a expliqué être venu à la Tour Eiffel pour tuer des membres des forces de l’ordre, sur la recommandation d’un combattant de Daesh dans la zone irako-syrienne, avec lequel il serait en lien.
Les investigations ont été confiées à la Section antiterroriste (SAT) de la Brigade criminelle et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Une enquête a été ouverte pour « association terroriste de malfaiteurs en vue de commettre des crimes d’atteinte aux personnes » et « tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».