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Le producteur français Dominique Boutonnat, 49 ans, sera le nouveau directeur du Centre national du cinéma. Un choix qui fait déjà polémique.

L’Elysée a mis fin mercredi 24 juillet à un suspense qui durait depuis des mois et agitait le monde de la culture. Lors du conseil des ministres, Emmanuel Macron a annoncé ses choix pour les dix-sept postes-clés du milieu artistique, de l’Opéra de Paris à la Comédie-Française en passant par le Palais de Tokyo.

« La politique culturelle se porte par les personnes qui l’incarnent », a souligné l’Elysée. « Cette vague de nominations représente un équilibre entre la découverte et le renouvellement de talents », affirme le communiqué, très attendu par les milieux artistiques. Le retard pris pour l’ensemble de ces nominations – plus de six mois – suscitait l’inquiétude, les saisons culturelles se préparant longtemps à l’avance.

Des choix controversés

Si la désignation de l’Allemand Alexander Neef, 45 ans, à la tête de l’Opéra de Paris avait déjà fuité, c’est bien le producteur français Dominique Boutonnat, 49 ans, qui sera le nouveau directeur du Centre national du cinéma (CNC), établissement qui soutient le 7e art. En désignant ces deux quadragénaires au profil international, rompus aux questions de financement privé, le président Macron imprime sa marque dans le monde de la culture, quitte à parfois susciter la controverse.

Nul doute en effet que ces choix feront réagir, notamment dans le milieu cinématographique. Le président Macron a désigné Dominique Boutonnat, présenté comme un de ses proches et auteur d’un rapport controversé sur l’industrie du cinéma. Plus de soixante-dix cinéastes, dont Jacques Audiard et Arnaud Desplechin, se sont inquiétés par avance dans une tribune de sa nomination. Ce rapport fait craindre une logique privilégiant la rentabilité à la créativité et un moindre soutien au cinéma d’auteur, selon ses détracteurs.

C’est « la première fois qu’un professionnel du cinéma est choisi pour diriger le CNC, souligne-t-on à l’Elysée. Il devra mener à bien la transformation du CNC pour l’adapter aux bouleversements du secteur tout en respectant les fondamentaux du cinéma français ».

Neuf renouvellements

L’Elysée a aussi pris garde d’assurer la continuité. Sur dix-sept nominations, neuf sont des renouvellements dont Catherine Pégard au château de Versailles et l’acteur et metteur en scène Eric Ruf à la Comédie-Française.

Des choix plus consensuels ont également été faits pour le Palais de Tokyo, haut lieu de l’art contemporain à Paris, en la personne d’Emma Lavigne, jusqu’ici directrice du Centre Pompidou-Metz. Elle devient à 51 ans la première femme à occuper cette fonction. Le réalisateur Michel Hazanavicius (The Artist) va présider le conseil d’administration de la Fémis, formant aux métiers du 7e art, et Isabelle Giordano, ex-Unifrance et ex-« Madame Cinéma » de Canal+, devient présidente non exécutive du comité stratégique du Pass culture.


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