Oculus VR appartient à Facebook, comme Instagram, Messenger ou WhatsApp. Facebook exploite des données vers et en provenance de ces services. Et alors que la politique de la firme concernant ces données personnelles est attaquée de toutes parts suite aux révélations de l'affaire Cambridge Analytica, la question de savoir quelles données Facebook peut récupérer à travers Oculus se pose. Surtout que doit bientôt être commercialisé l'Oculus Go, casque de réalité virtuelle autonome grand public.
Première chose : la politique d'Oculus en matière de vie privée prévoit bien une passerelle entre Oculus VR et Facebook, ainsi que ses autres filiales et services. Pour l'heure, néanmoins, Oculus VR reconnaît qu'elle est très peu utilisée, assurant qu'aucune donnée récupérée par Oculus ne se retrouve entre les mains d'annonceurs de Facebook. Expliquant ne pas collecter toutes les données utiles transmises lors de l'utilisation d'un casque de réalité virtuelle Oculus Rift, Oculus VR reconnaît que certaines informations ou statistiques sont conservées, sans pour autant être transmises à Facebook. L'entreprise évoque par exemple la taille des utilisateurs qui sert lors du calibrage du casque ou les données de connexion entre plusieurs utilisateurs qui communiquent par la voix. Évidemment, les conversations en elles-mêmes ne sont pas enregistrées.
Entre passerelle et données à l'intérêt limité, pour le moment
Oculus VR indique que la connexion d'un compte Facebook avec un Oculus ID est optionnelle, mais que lorsqu'elle est effectuée, les deux plateformes communiquent pour faciliter des recommandations, afin de proposer à l'utilisateur des applications et expériences en réalité virtuelle à même de lui convenir. À partir de là, n'importe quel nouvel ami ajouté sur Facebook deviendra automatiquement un ami sur la plateforme Oculus, s'il dispose lui aussi d'un compte Oculus lié à son compte Facebook. Oculus VR et Facebook présentent cette proximité comme un atout pour la modération : si un utilisateur utilise son compte à des fins illicites sur un service, il peut être plus facilement bloqué sur les deux. Aussi, lorsqu'un utilisateur de Rift utilise une application de réalité virtuelle de Facebook (comme Spaces), Facebook récupère évidemment certaines informations, comme n'importe quel développeur tiers.
Ce n'est évidemment pas la première fois que des questions émergent au sujet des données personnelles récupérées par le biais des casques de réalité virtuelle. Le scandale Facebook a pour effet de relancer le sujet, mais jusqu'à preuve du contraire l'exploitation commerciale des données qu'il est possible de tirer de l'utilisation d'un tel dispositif est assez limitée. Après tout, la localisation et l'adresse IP des utilisateurs d'Oculus Rift, Facebook les possède déjà sans doute. Le vrai problème, c'est que tout cela n'est pas figé et qu'il est possible qu'avec le temps et la démocratisation de certains usages en réalité virtuelle, les données ainsi récupérables voient leur valeur commerciale se renforcer. D'où, sans doute, la nécessité d'être vigilant dès aujourd'hui. Surtout que dans le cadre de la réalité augmentée, la valeur intrinsèque des données collectées sera toute autre.
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