Nouvel épisode judiciaire dans la longue affaire du rocambolesque «casse du siècle» - Le Figaro

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Ce lundi, au tribunal correctionnel de Marseille, commence le procès de Jacques Cassandri pour recel de vol aggravé, blanchiment commis en bande organisée, travail dissimulé et non-justification de ressources, dans l'affaire du braquage d'une succursale de la Société Générale de Nice les 16 et 17 juillet 1976.

Le vol avait fait grand bruit, tant par l'ampleur du butin - 46 millions de francs - que par les méthodes utilisées par le «gang des égoutiers», qui avait creusé un tunnel pour accéder à la salle des coffres via les égouts de la ville et laissé derrière lui un message resté célèbre: «Sans arme, sans violence et sans haine».

La justice pensait en avoir fini avec ce «casse du siècle» après la condamnation d'Albert Spaggiari. Arrêté en octobre 1976, le «gentleman-braqueur» s'évade quelques mois plus tard, est condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité en 1979 et meurt en cavale en 1989.

Un livre-confession

En août 2010, la parution d'un ouvrage intitulé La vérité sur le casse de Nice jette toutefois un nouveau pavé dans la mare. Un certain «Amigo» y clame être l'instigateur du braquage. Il est rapidement identifié comme Jacques Cassandri, figure du milieu marseillais. Le texte du livre est notamment retrouvé sur l'ordinateur de ce dernier.

Les enquêteurs s'intéressent de près au train de vie luxueux mais inexplicable du septuagénaire et de ses proches, propriétaires de multiples terrains, appartements, boîtes de nuit, bijoux, meubles... Plusieurs membres de la famille Cassandri sont d'ailleurs eux aussi poursuivis pour blanchiment et non-justification de ressources.

Après s'être d'abord dit «non concerné par les élucubrations des policiers», le prévenu a reconnu sa participation au braquage de Nice, mais a assuré qu'il n'avait touché que deux millions de francs et qu'il avait dilapidé intégralement cette somme depuis. Il encourt dix ans de prison et la confiscation de ses biens.

«Ce livre est un roman, un roman n'est pas une source de preuve», soutient l'avocat du prévenu, Me Frédéric Monneret. Les faits de blanchiment qui sont reprochés à Jacques Cassandri sont «une construction, une vue de l'esprit», insiste-t-il.


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