- La révélation du décès de Naomi Musenga dont le Samu de Strasbourg n’a pas pris en compte l’urgence de l’appel connaît un vaste retentissement.
- Tandis qu’une enquête judiciaire et une autre, administrative sont ouvertes, la ministre de la Santé doit notamment rencontrer les médecins urgentistes.
« J’ai très mal. (…) Je vais mourir. » Ces mots datent du 29 décembre mais ils font le tour du pays depuis près d’une semaine maintenant. La révélation du décès de Naomi Musenga dont le Samu de Strasbourg n’a pas pris en compte l’urgence de l’appel connaît un vaste retentissement. 20 Minutes fait le point avant une marche blanche prévue ce mercredi.
- Que s’est-il passé ?
L’enregistrement a été dévoilé par le média local «Heb’di» fin avril. On y entend Naomi Musenga, 22 ans, se plaindre de douleurs puis, en réponse, une opératrice du Samu se moquer d’elle. Glaçant. Car, quelques heures plus tard, elle est décédée à l’hôpital après l’intervention de SOS Médecins qui a finalement fait appel… au Samu. Selon le rapport d’autopsie relayé par Le Monde, la maman d’une petite fille a succombé à une « défaillance multiviscérale sur choc hémorragique », soit un arrêt de plusieurs organes.
- Quelles seront les suites ?
Après le fort relais médiatique quatre mois après les faits, le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête préliminaire du chef de non-assistance à personne en péril, alors que ses parents ont déposé une plainte pour connaître les causes de la mort. « Est-ce que cela aurait changé quelque chose in fine que le Samu intervienne plus rapidement ? », a interrogé leur avocat, Me Mohamed Aachour. En parallèle, une enquête administrative a été ouverte par les hôpitaux universitaires (Hus).
- L’opératrice est-elle en cause ?
« Stupéfait » du ton du traitement de l’appel, le directeur des Hus Christophe Gautier a questionné : est-ce un problème de prise en charge individuelle ? L’appel a-t-il fait l’objet d’un traitement adapté selon le protocole ? En attendant les réponses, l’opératrice, un temps affectée à un autre poste, a été suspendue. La direction de l’hôpital et le défenseur de l’opératrice ont par ailleurs des arguments contradictoires selon Le Parisien.
- Quelles conditions de travail ?
En soutien des démarches administratives de l’opératrice, le syndicat CFTC a évoqué les conditions de travail et « le manque de budget » des hôpitaux. Des internautes ont aussi pointé des appels au Samu pas pris au sérieux aux quatre coins du pays. En cherchant à comprendre comment une telle situation a pu se produire, Syamak Agha Babaei, adjoint au maire de Strasbourg et médecin urgentiste, propose comme première piste - dans un texte relayé par «Rue89 Strasbourg» - de « donner plus de moyens médicaux à la régulation des centres 15. » Au sujet de cet événement et de la gestion des appels téléphoniques aux urgences, la ministre de la Santé Agnès Buzyn doit justement réunir ce lundi ces médecins spécialisés.
- Quelle réaction des des agents du Samu face aux menaces ?
Des insultes verbales par téléphone, sur les réseaux sociaux, la crainte de représailles physiques… Selon la direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, plusieurs agents du Samu du Bas-Rhin ont porté plainte après avoir été menacés à la suite du décès de Naomi Musenga. « On appelle vraiment à la non-violence », a justement réagi un de ses frères sur BFMTV. « Si les opératrices ne l’ont pas aidée, c’est dû à des problèmes dans leur structure. »
Lire la suite : Mort de Naomi Musenga: Les questions en suspens après les révélations - 20minutes.fr