Ce mercredi 20 juillet le ministre de la défense, Jean-Yves le Drian, a annoncé par communiqué le décès de trois militaires français en mission en Libye. Il a salué "le courage et le dévouement" des soldats engagés pour la France et qui luttent contre le terrorisme.
Atlantico : L'annonce, ce mercredi 20 juillet, de la mort de 3 soldats des forces spéciales en Libye constitue la première reconnaissance officielle de la présence de troupes Française sur place. Que sait-on de ces troupes et des objectifs qu'elles poursuivent ?
Hasni Adibi : C'est le veto de Fabius, alors ministre des Affaires étrangères et celui de l'Algérie et la Tunisie qui a convaincu le President Hollande de ne pas suivre son ministre de La Défense, fervent partisan d'une intervention militaire en Libye. Hollande a opté pour une option intermédiaire, une présence ciblée mais discrète. Mais la présence militaire française en Libye n'est pas nouvelle. Au lendemain de la chute de Kadhafi et le développement des djihadistes dans la bande Sahel, les francais ont renforcé leur présence au Tchad, donc pas loin de la frontière et depuis scrutent le ciel libyen.
La France craint un mouvement d'hommes et d'armes de la Libye vers ses positions dans les pays du Sahel. Le renforcement de Daech à Derna, à l'est du pays, en 2015 et sa soudaine progression à Syrte ont constitué un tournant dans la politique française en Libye. Paris a décidé de renforcer sa surveillance aérienne mais aussi se positionner au sol avec des hommes et du matériel sur place.
Le troisième élément qui a motivé l'engagement francais est l'intensification des frappes aériennes de la coalition en Syrie et en Irak qui pourraient amener Daech a chercher un lieu de repli et de refuge. La Libye qui a sombré dans l'instabilité est bien placée pour le devenir. La France ne peut se permettre de subir un retour des djihadistes au flanc sud de la Méditerranée. Sa faille résiste dans (...)