La France, qui affronte l’Uruguay en quarts de finale du Mondial, va se frotter à une sélection solidaire et bien organisée défensivement, façonnée pour résister coûte que coûte à n’importe quel adversaire.
L’adversaire des Bleus en quarts de finale du Mondial-2018 ne se résume pas à l’efficacité diabolique de ses deux attaquants mondialement connue, Luis Suarez et Edinson Cavani (blessé au mollet durant le huitième face au Portugal, et incertain contre les Bleus vendredi). L’Uruguay, qui a enchaîné 4 victoires d’affilée en Russie, mise surtout sur sa solidité et sa rigueur défensive pour écarter la France de son chemin, le 6 juillet, à Nijni Novgorod.
Dirigée par le maître tacticien Oscar Tabarez (71 ans et en poste depuis 2006), la Celeste n’a encaissé qu’un seul but depuis le début de la compétition (contre 4 pour la France), sur un coup de pied arrêté en huitième face au Portugal. L’assurance-vie de cette sélection repose sur un bloc compact, discipliné et travailleur.
À sa base, Fernando Muslera, un gardien sûr, sobre et expérimenté. Né en 1986, il dispute son troisième Mondial d’affilée. Il était déjà titulaire en 2010, lorsque l’Uruguay avait atteint la demi-finale de la Coupe du monde en 2010, perdue 2-3 contre les Néerlandais. Le sang-froid du champion de Turquie (avec Galatasaray), rassure en permanence ses défenseurs.
Une défense hermétique
Devant lui, la charnière centrale est composée de deux pensionnaires de l’Atlético Madrid, cher à Antoine Griezmann. Le solide capitaine de la Céleste, Diego Godin, fait partie depuis plusieurs saisons des meilleurs défenseurs centraux évoluant sur le continent européen. S’il n’est pas très véloce, il se caractérise à 32 ans par sa puissance physique et son sens de l’anticipation, voire parfois par son agressivité assez dissuasive. Redoutable dans le jeu aérien, il est extrêmement dangereux sur les coups de pieds arrêtés offensifs.
Une particularité qu’il partage avec son compère José María Giménez (23 ans), auteur du but victorieux, de la tête, contre l’Égypte à la 89e minute, lors de la phase de groupe. Insensible à la pression, athlétique, ce défenseur parfois rugueux excelle dans les duels, même si sa relance est parfois approximative.
Sur les côtés, le très polyvalent Martin Caceres (31 ans), qui peut jouer à droite, dans l’axe, et dépanner à gauche, est un taulier de la Celeste. Dur sur l’homme, il est très précieux quand la pression s’accentue sur l’arrière-garde uruguayenne. À gauche, c’est Diego Laxalt (25 ans), que l’on dit dans le viseur de l’OM, titularisé contre la Russie, lors du dernier match du premier tour, et contre le Portugal en 8e. Milieu offensif gauche très technique du Genoa, en Serie A, très bon centreur, il n’est pas un défenseur de métier. Pourtant, après avoir rendu deux excellentes copies, il pourrait être reconduit à ce poste contre les Bleus.
Torreira, révélation du Mondial russe
Un cran plus haut, on trouve les trois régulateurs de la Céleste qui ne laisse aucun espace à leurs adversaires. Un milieu de terrain dans la pure tradition uruguayenne, tenace et solidaire, prêt à tous les sacrifices pour faire déjouer l’adversaire. À commencer par le discret Matías Vecino (26 ans), vigilant et toujours bien placé pour empêcher les contres adverses. Le milieu relayeur de l’Inter, passé par la Fiorentina, abat un travail de l’ombre vital pour les siens et relance très proprement.
À ses côtés la révélation uruguayenne du tournoi : Lucas Torreira, harceleur en chef des milieux adverses. Sur les tablettes d’Arsenal, ce milieu récupérateur de 22 ans s’est imposé dans l’entrejeu de sa sélection en Russie. Sur le banc lors des deux premiers matchs du Mondial, il a gagné sa place lors de la démonstration de l’Uruguay face aux Russes (3-0), et surtout en livrant une prestation de haut vol contre Cristiano Ronaldo et ses acolytes. Du haut de son mètre soixante-huit, cette sentinelle "attrape-tout" est de tous les combats, taclant, ratissant et interceptant un nombre incalculable de ballons. Il n’hésite pas, malgré sa taille, à s’engager avec autorité dans des duels aériens contre des joueurs plus grands que lui. À lui tout seul, il incarne la "garra charrua", un état d’esprit guerrier, inscrit dans l’ADN des footballeurs uruguayens, qui mêle courage, combativité et détermination.
Aligné à droite, plus défensif qu’offensif, le robuste milieu de Boca Juniors, Nahitan Nández (22 ans), donne lui aussi dans la virilité et l’abnégation en arpentant sans relâche son couloir, qu’il sécurise à merveille. Toutefois, malgré son activité, son apport offensif reste trop juste.
En pointe lorsque l’Uruguay joue avec un milieu en losange, ou décalé sur le côté gauche, Rodrigo Bentancur (21 ans), la jeune pépite de la Juventus est un as du pressing. Rarement pris en défaut, il colmate les brèches lorsque la Celeste est dominée, et distribue le jeu grâce à sa qualité de passe et sa vision du jeu pendant les temps forts uruguayens.
Et il est fort à parier qu’après avoir vu les Bleus dominer offensivement l'Argentine en quarts, les hommes d’Oscar Tabarez seront encore plus vigilants et déterminés que de coutume.
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