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Vingt ans après avoir soulevé la Coupe du monde avec la France, Thierry Henry se dresse désormais devant son ex-capitaine de 1998 Didier Deschamps. L’adjoint de Martinez chez les Belges se rappelle au bon souvenir des Bleus dont il a fait la légende.

"Henry, ça a été un très, très grand joueur, une icône du football. Si on gagne, je pense qu'il sera content. C'est avant tout un Français !" À un détail près, il n’y aurait rien eu à redire de la sortie du latéral des Bleus Lucas Hernandez, samedi 7 juillet, en conférence de presse. Thierry Henry fut bel et bien un très grand joueur, une icône du football, mais avant même d’être français, il reste un compétiteur. Et plus encore depuis que la Belgique, dont il est l’entraîneur adjoint depuis deux ans, a l’opportunité historique de rejoindre une finale de Coupe du monde.

Bien sûr que je serai fier de pouvoir montrer à "Titi" qu'il a choisi le mauvais camp.

Olivier Giroud, attaquant de l'équipe de France

 

Cette demi-finale France - Belgique, qui aura lieu mardi à 20 h, attrayante à bien des égards, sera donc le théâtre des retrouvailles des Bleus avec le buteur le plus prolifique de leur histoire (51 buts en 123 sélections). Un affrontement symbolique pour Henry, dont le destin n’avait plus croisé celui de l’équipe de France depuis la fin de la décennie précédente. En 2010, cette idylle entre "Titi" et le maillot bleu s’était conclue dans la souffrance d’une Coupe du monde marquée par un fiasco sportif et humain (Knysna), quelques mois à peine après une qualification qu’il avait arrachée face à l’Irlande en s’aidant de la main. Héros déchu, Henry était devenu de la chair à canon pour les médias et les politiques. Une accumulation de polémiques couplée à un ras-le-bol général du football en France, qui l’avait conforté dans son choix de l'exil.

Du côté des Anglais, Thierry Henry a multiplié les casquettes depuis qu’il a raccroché les crampons, en 2014. À Londres, il est devenu l’un des consultants star de Sky Sports, tandis qu’au pays de Galles, il suivait une formation estampillée Fifa pour devenir entraîneur. Un cursus une fois encore préféré à la machinerie fédérale française, et qui l’a mené jusqu’en Belgique.

"Pour soigner les détails"

Courtisé par le sélectionneur des Diables rouges Roberto Martinez, "Titi" a fini par dire oui en 2016. Il est désormais le "T3" belge, en d’autres termes le deuxième adjoint de l’entraîneur principal, en charge des attaquants. À 40 ans, le voilà donc de retour sur les pelouses avec une technique toujours aussi fine, mais désormais exclusivement au service des autres. Le meilleur buteur des Bleus au Mondial-1998 et à l’Euro-2000 ne vise plus les petits filets mais les pieds des jeunes pépites belges pour qu’ils travaillent la finition : il pose des plots, centre, remise à ras de terre pour les Lukaku, Batshuayi et autres Hazard.

Une formule qui détonne, puisqu’après avoir explosé les compteurs lors des éliminatoires UEFA (43 buts marqués en dix rencontres), la Belgique continue de martyriser les gardiens en Russie, avec 14 réalisations depuis le début du tournoi. Une fois encore, personne ne fait mieux. "Il m'a donné beaucoup de conseils pour m'améliorer", explique l'ancien avant-centre de l'OM Michy Batshuayi, tandis que l'ailier Adnan Januzaj apprécie un travail pensé "pour soigner les détails".

Mais l’influence de Thierry Henry, c’est le golgoth Romelu Lukaku, quatre buts au compteur dans ce Mondial, qui en parle le mieux : "Tous les jours, on apprend beaucoup avec lui. Tous les attaquants travaillent beaucoup avec lui. Ces deux dernières années, j’ai beaucoup appris, que ce soit dans les mouvements, les espaces, les premiers contrôles ainsi que dans la faculté à jouer pour l’équipe".

Un rendez-vous, vingt ans après 1998

Thierry Henry, dont Roberto Martinez loue "l’expérience pour accomplir de grandes choses", a semble-t-il trouvé le contexte idéal pour parfaire sa connaissance du métier. Dans l’ombre du coach principal de la Belgique, une sélection un peu moins exposée que les grosses cylindrées du continent européen, l’ex-star des Bleus peut turbiner en toute tranquillité.

"Moi, je suis ‘T3’, voilà où je suis à l'heure actuelle. Que vais-je faire plus tard... ? Je n'y pense pas […] J’avance petit à petit", déclarait-il en 2017 à la chaîne de TV publique belge RTBF. Nul doute qu’une première finale mondiale avec les Diables rouges, même en tant qu’adjoint, lui ferait gravir quelques échelons de manière accélérée. Une habitude chez celui qui, à 17 ans tout juste, avait ouvert son compteur en L1 en signant un doublé face à Lens au milieu des années 1990. Trois ans plus tard, il tenait la Coupe du monde entre ses mains et devenait une star pour de nombreux gamins. Certains croiseront même sa route le 10 juillet prochain, à Saint-Pétersbourg.


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