Jeudi après-midi, Emmanuel Macron annoncera aux côtés de la première ministre britannique Theresa May la signature d'un nouveau traité sur la coopération en matière d'asile.
Emmanuel Macron, avec le temps ou l'élection, a mis de l'eau dans son vin. En mars 2016, celui qui était alors ministre de l'Economie n'hésitait pas à déborder quelque peu de ses compétences pour annoncer qu'en cas de Brexit, les "migrants ne seront plus à Calais". La déclaration avait presque été perçue comme une menace de l'autre côté de la Manche. Car derrière cette phrase, Emmanuel Macron faisait tout simplement valoir qu'une sortie britannique de l'Union européenne pouvait saborder les accords du Touquet, qui régissent la gestion des frontières et des flux migratoires entre les deux pays.
Ce traité, signé en février 2003, deux mois après la fermeture du centre de Sangatte, permet aux autorités britanniques d'être présentes à Calais pour y faire appliquer leur droit, et inversement pour les autorités françaises, installées à Douvres. Ainsi, les dossiers des demandeurs d'asile désireux de se rendre de l'autre côté de la manche sont examinés en France. Si l'accord semble parfaitement équilibré sur le papier, c'est beaucoup moins vrai dans les faits. Et ce pour une raison évidente: la pression migratoire est beaucoup plus forte côté français. Au fil des années, Calais est devenu un véritable goulot d'étranglement, le centre de Sangatte a été remplacé par la jungle, elle-même démantelée il y a un peu plus d'un an.
Des négociations toujours en cours
Aujourd'hui, le pensionnaire de l'Elysée semble avoir quelque peu gagné en souplesse. Les accords du Touquet vont perdurer. Jeudi, dans le cadre du sommet franco-britannique de Sandhurst, le président de la République et la Première ministre britannique Theresa May annonceront la signature d'un nouveau traité pour renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays. "C'est un accord du même niveau qui viendra compléter les accords du Touquet", précise l'Elysée. Et si la présidence de la République se justifie en considérant qu'il était plus rapide de rédiger un nouveau traité plutôt que d'amender les textes existants, on concède aussi au château une volonté de démontrer l'engagement de la France sur le sujet, pour "marquer le coup". Et éviter, peut-être, d'éventuelles critiques sur une simple retouche des accords du Touquet.
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